Tableau de Joseph Cousin
C’était avant les premières nonantes,
Les pensées entre deux eaux divagantes,
Je le vis monter vers Ménilmontant
Au milieu de tous ces cols blancs.
Il était sans veste, sans paquet,
Sans fard, sans apprêt,
Sans revue, sans baladeur,
Sans artifice, sans couleur.
Sans doute après une nuit blanche,
Confié à la chaleur des éléments,
Il fut secoué de terribles éternuements
Qui extirpèrent un mucus abondant.
Dépourvu du luxe d’un mouchoir,
Il se débattait avec cette toile,
Jetant au hasard des yeux épouvantés,
Ne trouvant personne sur qui compter.
Profondément humilié
Au milieu de tous médusés,
Les mains toutes emprisonnées,
Il s’échappa rapidement à Denfert
Sans que je puisse rien y faire.
Et pourtant c’était bien le même
Qui s’est glissé chez nous à Noël,
Dissimulé sous nombre caractères
Pour nous interpeller sans le reconnaître.
Daniel-Marie Gérard (Janvier 2008)
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