Le visage épanoui, transparent, il sommeille les bras ouverts, les mains ondulant souplement ; des sourires s’effacent et réapparaissent sur ses lèvres en mouvement. Il est là bien présent mais aussi d’un autre monde, sans défense, vulnérable; oui vulnérable à toute intention malveillante comme aux rayons âpres du soleil et aux moindres courants d’air. Sa seule protection est l’attention constante de ses proches, la bonté inépuisable de sa maman, le souci de chaque instant de ses auteurs.
Ainsi la vie n’est possible et ne peut croître sans amour ! L’objet créé comme le nouveau né ne subsiste que grâce à l’amour permanent de leurs créateurs. Aucune vie n’est possible sans l’amour sustentateur de Dieu. La vie traduit et exprime l’amour. Le visible est le signe de la réalité de l’invisible, le visible sacrement de l’invisible.
L’enfant va grandir grâce à cet amour jusqu’au jour où il s’en détachera comme le fruit de l’arbre. C’est le prix de la maturité, l’heure des choix : s’ouvrir à la réalité nouvelle, reconnaître l’autre, composer avec l’inattendu comme la graine s’unit à la terre pour à nouveau donner vie, ou rapidement s’isoler, ne savoir que prendre et pourrir inutile, se dessécher, être oublié, devenir seulement une trace et disparaître au milieu d’un tourbillon de vies nouvelles, au cœur d’une fête dont on se sera écarté et que nos cendres seulement pourront nourrir.
Daniel-Marie Gérard (Septembre 2010)
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