dimanche 28 septembre 2014

Pas en son nom !










Dieu est tellement grand
Qu'il se cache aux hommes
Voulant recueillir uniquement
Leurs seules actions bonnes !

Pour l'honorer lui rendre gloire
Point de contrainte ni de hargne
Pas plus les armes et le poignard
Mais cœur contrit gestes aimables !

Encore moins verser ce sang
Qui fait de tout homme un frère
Sommes tous de Dieu les enfants
Et la vie généreuse est notre mère !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)

Chaque jour je te bénirai













Aux premières teintes rosissantes
Sous le grand soleil desséchant
Les longues ombres reposantes
Chaque jour je te bénirai !

Dans la joie ou la tristesse
Dans le doute voire la sécheresse
Dans le dur faire ou la tendresse
Chaque jour je te bénirai !

Dans l’épreuve et la douleur
L’indifférence l’absence de cœur
La souffrance ou la grande peur
Chaque jour je te bénirai !

Car tu es ce souffle qui m’anime
C’est toi qui toujours me conduis
En toi je repose et j’ai grande vie !

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2011)




Se laver les pieds
















Cela se fait parfois à l’église
Timidement depuis le concile
Mais c’étaient deux jeunes mariés
Devant l’autel, leurs deux pieds !

Nullement une symbolique usée
Un geste pour le passé réservé
Mais le droit chemin à suivre
Pour nos vies les re-nourrir !

Un précepte simple bien ficelé
Pour le lourd quotidien démêler
Pour semer chez tous des étoiles
Chez nos plus proches de l’espoir !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)

mercredi 17 septembre 2014

Il avait deux ans !















Au creux d’une famille aux aguets
Depuis de longues semaines défaite
Traquée par les commis à cet effet
Un enfant porté menottes aux poignets.

A quoi bon les sciences et techniques
Les étonnantes prouesses de la robotique
Si ce savoir faire confectionne les fers
Qui entravent un enfant et son frère !

A quoi bon les valeurs de la république
Les commémorations les rappels épiques
Si aujourd’hui au sein de notre ville
Ne pouvons accueillir des plus fragiles !

A quoi bon soutenir ces organismes
Volant au secours des plus démunis
Si à notre porte nous restons sourds
A ces enfants agressés par nous !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)




Mort et vie















Mort ou vie qu’y avait-il à l’origine ?
Était-ce la mort en un immuable décor ?
Était-ce la vie en une source infinie ?
Ou toutes deux reliées faisant même corps ?

Pour toute vie il y a une naissance
Mais déjà l’embryon précède l’enfant
Et des cellules mères en sont les parents
Qui nous font remonter à la nuit des temps.

Dans notre propre corps à chaque instant
Des milliers de cellules naissent bien vivantes
Pendant que d’autres disparaissent également
Nourrissant la glèbe notre commun fondement.

De même que la nuit ne peut être sans l'aurore
La vie tient force de sa proximité de la mort
Et comme le bon vin n’est pas tout alcool
Au même moment tu portes la vie et la mort.

Alors pourquoi s’attendrir devant une naissance
Pourquoi s'apitoyer devant une mort apparente
Puisque la vie sans bruit de la mort surgit
Et que par la mort nous retournons à la vie ?

Daniel-Marie Gérard (Avril 2014)






Soixante-douze















Soixante douze
Est-ce une formule douce
Chez un peuple fantôme
Une tribu joufflue et drôle ?

Est-ce un difficile concept
Réservé aux esprits bien faits
Pour camoufler leur mine défaite ?

Est-ce ruminations de lutins
Pour égayer notre monde vain
Lui donner couleur et bon vin ?

Non ! C’est l’heureux tirage au sort
Dont je bénéficie une année encore
Pour apprécier une vie en plein essor.

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)



Dieu prisonnier !

peinture de Joseph Cousin


















Prisonnier de nos libertés
De tous nos prés carrés
De nos prétentions obstinées
Et de nos refus réitérés.

Prisonnier de notre scepticisme
De nos douillets conformismes
Ligoté par notre relativisme
Notre insipide horizontalisme.

Prisonnier de nos tapages
De nos multiples bruitages
De nos abus de langage
De tous nos commérages.

Prisonnier aussi de son amour
De son insoutenable confiance
De sa rayonnante bienveillance
De l’attente de notre retour.

Daniel-Marie Gérard (Février 2014)

mercredi 10 septembre 2014

Oser Dieu














Face au matérialisme débordant
Face aux égocentrismes dévorants
Face aux relativismes déboutant
Aujourd'hui oser Dieu est dément.

Alors que les sciences désossent l'être
Que les nano-maîtres jouent les prophètes
Longue vie sur terre tel Mathusalem,
Affirmer que l'homme est né de Dieu
Que son bonheur repose en Dieu
Semble tellement décalé
Qu'il est malséant de parler.

A quoi bon chanter dans nos temples
Et respirer ensuite l'air du temps !
Faut-il plier le genou devant ces absolus
Ou refuser ces dictats être exclus ?

Devant la grande assemblée qui enverrai-je ?
Demanda préoccupé l'Éternel.
Qui se prononcera pour Lui
Risquant l'équilibre de sa vie ?

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)




JE SUIS















Avant que le premier atome n’explose
Avant que la terre ne divise les eaux
Avant que la lumière soit à l’aube
JE SUIS

Avant la parole et le chant des oiseaux
Avant l’herbe des champs et les animaux
Bien avant le premier enfant des hommes
JE SUIS

Avant la construction des villes
Avant l’apparition des techniques
Avant les plus anciens fossiles
JE SUIS

Avant qu’Abram se mette en marche
Avant Isaac et les patriarches
Avant Jacob choisi par Rébecca
JE SUIS

Avant notre rencontre Philippe
Avant que tu ne réfléchisses
Avant que le Père te construise
Sache-le Philippe JE SUIS

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014)




Ecoute la vie !


















C’est le plein hiver rien ne bouge
Sous le brouillard et la boue
Ecoute, écoute la vie sourdre.

Le filet d’eau scintille
Le brin d’herbe reverdit
Le bourgeon se devine.

Sous nos grandes effervescences
Sous nos ricanements nos indécences
Nos brouhahas et nos non-sens
Ecoute, écoute, beaucoup d’attentes !

Pour que la fleur mûrisse
Pour que le fruit respire
C’est notre confiance active
Qui sera soleil et que vive la vie !
Ecoute, elle est là et veut vivre.

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2014)

Merci !















Pour la caresse du soleil
Pour le rêve et le sommeil
Pour la forêt épaisse
La rivière qui paresse !

Merci pour le riche silence
Pour les multiples essences
Pour les infimes semences
Toutes ces vies en croissance !

Merci pour le pain partagé
Pour les amitiés échangées
Pour les différences acceptées
Pour la patience et les libertés !

Merci pour l’incontournable obstacle
Très certainement école et oracle
Pour les souffrances et les adversités
Pour les différents et les contrariétés !

Merci pour la marche en avant
Le sentier épineux que l’on arpente
Pour l’apprentissage du sortir de soi
Et la découverte de l’autre en soi !

Merci pour les présences de l’amour
Pour ses émergences chaque jour
Pour ce substrat de tout en tout
Son plein accomplissement fou !

Daniel-Marie Gérard (octobre 2013)



Légère vérité















La vérité n'est pas exercice de la parole
Parer les choses de multiples banderoles
Qui au gré des désirs volatils s' accordent.

Elle n'est pas tentative de l'homme
Jeu subtil pour travestir sa vie folle
Construire des scenarii loufoques.

Encore moins théories systémiques
Qui tuent des milliers et asservissent
Des consciences anesthésiées fragiles.

La vérité est l'enveloppe du monde
Constitutive de sa chair profonde
A l'origine dès la première création.

Elle est marque du divin dans la matière
Empreinte de son sceau sa signature légère
Au risque de la mort ne peut disparaître.

La vérité c'est reconnaître son origine
Le nom et la mission qui en ont suivi
La maîtrise finale de l'entreprise divine.

Elle subsiste accompagnée de l'amour
Cette vie commune entre Dieu et nous
Qui nous propose la voie et le chemin
Pour nous associer au Principe Divin.

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)



Nouvelle évangélisation















Avec un vrai sel de mer
Bien doré craquelé au soleil
Avec cette rude fleur de sel
Qui pénètre et imprègne,

La pâte progressivement s'unifie
Et dégage un parfum intime
Elle révèle son véritable sens
Dans le respect de son essence.

Elle est la synthèse de ses bases
Reflète la joie des grands espaces
Ceux que l'on confond avec l'azur
Où tout est divin et pur

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2012)



Pauvre Esprit-Saint













contre toutes formes de cléricalisme même laïc


Toi qui suscites et animes toute vie
Qui toute âpreté et dureté assouplis
Toi qui toute lassitude fortifies
Et tout être et chair attires,

Toi qui la différence cultives
Qui à toute particularité es attentif
Toi qui avec le petit pleures et ris
Et construis une large famille,

Sous des mitres étriquées ils te canalisent
A portée de crosse ils te limitent
De leurs trônes soignent les prérogatives
Au lieu de te servir ils t’asservissent.

A l’instar de la redoutable curie
Services et pyramides ils édifient
Entre agnostiques et catholiques
Un mur subtil ils érigent.

Si par trop raffiné est le sel
Bien vite il devient indigeste
Sans plus de prise sur le réel.


Daniel-Marie Gérard (Septembre 2012)

jeudi 4 septembre 2014

Pourquoi ?












Pourquoi le silence
En tant que présence ?

Pourquoi le sourire
Sans les éclats de rire ?

Pourquoi les sentiments
Sans flamme, sans élan ?

Pourquoi ce cœur sensible
Qui n’arrive à se dire ?

Demandons-le à la rose
Qui ce matin s’est éclose,
Et dispense son parfum
A tous en plus à chacun !

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2008)



Vers toi
















Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,
Comme la biche attentive soudainement se déploie,
Comme le sanglier solitaire s’échappe des bois,
Ou la marmotte de la neige légère se dégage.

Comme la cime fragile cherche l’air limpide,
Comme le plantureux tournesol entêté derviche,
Ou le puissant saumon vers ses eaux antiques,
Mon âme te poursuit sans cesse, vers toi aspire !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2009)


Trésors anciens















La généalogie nous apprend
Que même cent ans
Sont comme un an,
Qu’une discrète naissance
Est un long commencement.

Que tous ces aïeux
Éperdument nombreux
Ont opté pour la vie
A nous tous transmise
Souvent à leur péril.

S’ils étaient marchands
Laboureurs ou artisans,
Ils étaient tous parents,
Ancrés sur le coin de terre
Qui un jour les a vus naître.

Fidèlement à leur suite,
Nous devons aimer la vie
Ecouter ses murmures,
Soigner ses ramures
Et veiller sur le futur
Pour le rendre moins dur.

Daniel-Marie Gérard (Février 2008)







Voyez !
















broderie de Adam Nidzgorski

« Voyez mes mains et mes pieds !
C’est bien moi !... Avancez ! »
C’est par tes glorieuses blessures
Que les disciples te reconnurent !


Aujourd’hui encore
Si nous voulons te voir,
Ce n’est pas dans le confort dérisoire,
Ni dans les assurances du savoir,
Pas plus au milieu des encensoirs,

C’est dans la rencontre des blessés,
De tous ceux que la vie a écartelés,
Ceux que les plus forts ont opprimés,
C’est dans les plus petits bâillonnés,
Dans les proches que je n’ai su aimer,
A travers eux se dessine le Ressuscité !

Daniel-Marie Gérard (Mai 2007)


Témoins et prophètes











Pourquoi ces géants dressés sur Pâques ?
Ils racontent la vie qu’ils n’ont plus,
Les richesses passées de leur île révolue
Habitée alors par la sagesse et l’harmonie avec la terre,
Avant que l’homme asservisse son frère
Et que l’appétit du loup
Le rende aveugle, muet et sourd.
Comme une meute qui hurle à la mort,
Tous ces témoins crient une douleur forte,
Celle de la terre pillée, non partagée,
Une terre exsangue, ruinée, stérilisée :
La glaise et la femme se sont desséchées
Et les derniers humains ont été pétrifiés,
Condamnés à témoigner.
Oui c’est une bande de prophètes,
Surgissant du fond des temps, face à l’univers,
Qui entame ce même cycle d’enfer,
Fait d’ignorances, d’immobilismes dorés, d’immuables privilèges,
Pendant que les profondeurs terrestres s’épuisent et agonisent,
Secouées par des convulsions terribles !
Leur message peut encore déverser la vie !
Ils s’adressent à toi, de cette terre de Pâques.

Daniel-Marie Gérard (Avril 2007)















Thalassa !














Évasé entre la Garde Guérin dénudée
Et les villas boisées du Décollé,
Ce bras de mer profondément émeraude
M’aspire et patiemment me taraude.

Dans l’écume de ses eaux bouillonnantes
Je resurgis entre chaque lame éclatante
Sur cette onde amère et rayonnante,
Origine et mère de tous les vivants.

Parfois délicate, parfois brutale,
Devant mes pensées elle s’étale,
Cachant en son sein imperturbable
L’histoire des hommes, celle mémorable
Et celle de naufrages détestables.

Toujours vigoureusement brassées,
Nos vies y sont des plus ciselées,
Puis sur le sable ancestral déposées,
En toutes composantes renouvelées.

C’est pourquoi ici j’aime revenir,
Pour ne pas cesser de repartir
Et sans cesse y redécouvrir
Un nouvel et perpétuel avenir.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2008)





Tous des diamants














Que tu sois ivoire, noir ou blanc,
Né très riche ou plus que mendiant,
La peau fraîche ou le derme purulent,
Boiteux ou de belle prestance,

Que tu sois un prétendu fier aryen
Ou pataud distrait au regard lointain,
Un déplacé de ces guerres sans fin,
Sans papier à Sangatte dans la jungle,

Que tu sois né d’une grande turpitude,
Renié, famélique ou obèse reclus,
Tu es un authentique reflet des cieux,
Tu as en toi le devenir de Dieu.

Daniel-Marie Gérard (Mars 2009)



Souviens-toi















Souviens-toi
De la profondeur du silence du soir,
De la première lueur perçue par le veilleur,
Du firmament prodiguant sa chaleur,
Des premières notes du coucou
Qui réveillent les beaux jours,
De la source suave qui susurre,
De la courbure de l’épi mature,
Du bourdonnement de la ruche,
Du martèlement sourd du pic-vert,
De la familiarité du rouge gorge.
Du souffle respectueux du baiser,
Du vagissement étonné du nouveau-né,
De la main tendue pour relever,
Des bras ouverts au pardon,
De l’instant reçu et offert,
Des mains jointes vers le ciel,
Du recueillement des cortèges éplorés,
De toutes les solidarités tissées.
Souviens-toi de nous blessés.

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2007)



Que tous soient UN !











La grande addition des unités,
La multiplication des singularités,
La profusion des existences,
La concentration des différences,
Avec la variété des couleurs,
La multiplicité des acteurs,
L’infini même des pensées
En chaque vie immiscé,
La réalité du monde entier
De toutes ses individualités,
Dans un souffle créateur renouvelées,
Dans un regard aimant unifiées !

Ainsi la grande famille des humains,
Comme celles de nos chers quotidiens,
Même israéliens et palestiniens,
Engage des lendemains communs
Psalmodiant les mêmes refrains
Rejetant les « je » et les « vous »
Préférant résolument le « nous »,
En un même chœur joyeux, tous !

Daniel-Marie Gérard (Pâques 2009)



Poussière

peinture de Joseph Cousin














C’était Laudes : la tête dans la cuvette,
Des étoiles parsemées sur la carpette,
Je n’étais plus qu’un tas de poussières
Devenant peu à peu glaise et puis terre !

Seigneur !
Que seront mes derniers moments ?
Auront-ils la violence de la naissance,
Ou l’absence décevante de l’inconscience,
Ou des derniers échanges la clémence ?

Puis tel un souffle
Qui un rien s’essouffle
Et bientôt s’efface
Ne laissant nulle trace . . .

Seigneur et Père,
Mes lendemains
Sont en tes mains !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2008)

Poisson d'avril



















Petit poisson d’Avril,
Où es-tu ? Tu te faufiles !
Je te cherche, je t’épie,
Rassure-toi, pour toi pas de gril !

Daniel-Marie Gérard (Avril 2009)


Offertoire














Seigneur, je t’offre cette peine,
Je ne sais plus quoi en faire !

C’est une douleur qui s’incruste,
Qui prend corps, qui s’insurge,
Qui s’installe en vraie dictature !

Seigneur, prends cette peine,
Que je retrouve ta paix !

Comme la neige en hiver,
Sa paix a tout recouvert,
Elle a dissipé ma peine,
Même existant à peine !

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2008)


Les oies sauvages












Bien déployées en travers le ciel
Lourd de ses teintes sans soleil,
Dans un sourd sifflement d’ailes,
En un tintamarre très pluriel.

Vers elles les têtes se lèvent,
Avec émotion profond respect,
Renvoyées à la naissance des âges,
Forces puissantes de la vie sauvage.

Toutes allongées sur cette large voile,
Elles bousculent adversité et nuages
Stimulées par un incessant caquetage,
Se relayant vraies sœurs courage.

Ondulant souplement vers le sud elles s’effacent,
A la poursuite d’une terre dont elles ont l’image,
Toujours à tire d’aile et plein largue,
Horde compacte vers de nouveaux rivages.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2009)


Les éboueurs














De bonne heure chaque matin,
La benne résonne d’un air malin,
Nous extirpant d’un léger sommeil
Pour venir quérir nos tristes reliefs.

Pour eux pas de lieux inconnus,
Ils pénètrent la plus petite rue,
Connaissant de chacun us et coutumes,
En toute discrétion je vous l’assure.

Ils nous défont de tous nos déchets,
Les uns triés, chez d’autres bien replets,
Avec ces mains de l’ombre c’est place nette,
Plus une bonne conscience toujours nouvelle !

Daniel-Marie Gérard (Mai 2009)


Les cavaliers


















Le bassin souple, la bombe fière,
Ils déambulent l’allure altière
Chemin des Caillebourdières.

Main fixe, jambe collée à la robe,
Leurs pas sourdement résonnent
Et bien au loin encore s’envolent.

Ils nous emmènent ainsi dans leur périple,
Le long du halage, dans les allées voisines,
Complices à la découverte de scènes multiples.

Daniel-Marie Gérard (Juin 2009)


L'écriture














C’est retrouver une émotion,
Relire et effeuiller une sensation,
C’est plonger dans une fontaine
Pour un peu y renaître,

C’est prêter sa plume
Aux voix de la nature
Où l’Esprit susurre.

Daniel-Marie Gérard (Juin 2009)


Le vieux prêtre



















Là, assis sur ce banc jauni
Au bout des charmes de l’hospice
Un peu perdu dans ses souvenirs
Il égrène ses années de vie.

Rien de grand ni de très pénible
Cinq, six missions successives
Des jeunes maintenant gaillards solides
Des familles en joie, d’autres toujours tristes.

Les baptêmes aux joyeuses cloches
Les morts surprenantes de proches
Les tourments de quelques âmes folles
La solitude chaque jour et encore.

Les répétitives homélies
Les longs soliloques à l’église
Des amis en guise de famille
La simplicité de celui qui a servi.

DanielMarie Gérard (Mars 2009)




Le silence de Marie












Après la visite de Gabriel
Marie habitait le ciel,
Le cœur empli de liesse,
Cela en toute justesse.

Mais tout son corps parlait
Bien ancré sur notre terre,
Le gris voilait la lumière
Chez cette mère célibataire.

Il y avait bien l’indicible réalité
Espérance pour toute l’humanité,
Mais aussi le regard de l’aimé
Et tous les possibles présupposés.

Sans défense, sans aveu,
Marie baissa les yeux,
Remise totalement à Dieu,
Le silence portant ses vœux.

Son promis chemina longtemps
Bousculé par cette naissance,
Avant de recevoir la connaissance
Et assurer protection et assistance

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2008)


Etoile folle













A mi-ciel vers l’ouest,
Elle dansait, elle titubait,
Elle plongeait et se relevait,
Telle une marionnette
Dans un théâtre de nuages,
Sous le regard blanchâtre
D’une lune hagarde !

Les astres du soir
Confortent l’espoir,
Mais une étoile folle,
Grandiose apostrophe !

Quels mages demain alors ?
Pour Bethléem quel décor ?

Daniel-Marie Gérard (Avril 2009)


mardi 2 septembre 2014

Le sage











N’entend pas les médisances,
Réserve sa langue pour le bien,
Respire le divin chaque matin,
S’épanche avec sens et décence
Au milieu des fleurs blanches.

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2008)


Le départ













Ce jour, la foule des hirondelles
Avait pris position sur la plage,
Avant le grand départ automnal ;
La mer respectueusement s’était éloignée
Couvrant ce moment privilégié
De son ressac lancinant et saccadé.

Fébriles, elles s’enfouissaient dans le sable
Comme pour y retrouver leur préhistoire
Et caresser la poussière originelle
Qui les fit plus légères que l’air.

Minuscules points entre les goémons,
Elles piétinaient laborieusement le sol
Qu’elles allaient devoir oublier
Pour se fier à la consistance d’éole.

Multiples taches effervescentes
Recherchant la proximité de l’océan,
Elles résumaient tout le vivant,
De ses origines à son déploiement,
Jusqu’aux possibles incertains
Des horizons les plus lointains.

Enfin en silence elles se consultèrent,
D’un même mouvement s’élancèrent
Accomplissant servilement leur tâche
Inscrite subtilement dans le sable
Avant que tout durablement s’efface.

Daniel-Marie Gérard (Février 2008)


Le Grand Potier


















Pour façonner
Encore et toujours le monde,
Dieu a seulement deux mains :
La prière humble des siens
Et le bras vigilant
Des amoureux du bien !

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2008)


Le gisant














Certains esprits forts
Jurent qu’il est mort !
Non, il s’est assoupi,
Profondément endormi
Pour demain resurgir
Au son de la lyre !

Il a choisi l’espérance
Au-delà de la souffrance,
De croire à l’amour,
A l’invisible toujours.

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2009)


L'abbaye






















Au creux du vallon l’abbaye endormie
Se secoue doucement des attentes de la nuit,
La cloche tintinnabule, c’est déjà mâtines,
Les portes s’entrouvrent, c’est une nouvelle vie.

A l’instar de la création, de ses vives mélodies,
Les promesses de ce jour sont ici accueillies,
Gaiement reprises par de suaves psalmodies,
Des prières sereines, des silences recueillis.

Proche du monastère, la ville aussi s’éveille,
Apparemment indifférente à ce commerce spirituel,
Mais comme l’enfant nouveau né un peu amer,
Elle aspire, elle respire cet oxygène primaire.

Après le rythme inaltérable des heures,
Les occupations laborieuses des sœurs,
L’accueil chaleureux des visiteurs,
Tout est déposé dans les mains du Seigneur.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2009)




La mamma



















Depuis bon nombre d’années
Elle a toujours tout donné
Jusqu’à ses mains fatiguées
Et ses longues nuits éveillées !

De sa vie elle a beaucoup sacrifié,
Ses rêves d’avenir et son métier,
Pour élever, éduquer et soigner,
Préparer, assister, accompagner !

Ces adolescences récurrentes l’ont meurtrie
Nourrissant perfidement ses insomnies.
Au long des jours ils ont quitté le nid
Vite accaparés par leurs soucis !

Depuis elle se languit
Supportant mal l’oubli,
Dans tout son corps le cri
D’une violation, d’un vide !

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2009)







Financier sorcier












Quintessence de sciences,
Concentré d’efficience,
Tu bouleverses la planète,
Tu chahutes ses repères !

Daniel-Marie Gérard (Mars 2009)



Arc-en-ciel















Par la fenêtre
Entrouverte
Un oiseau s’est avancé
Pour simplement annoncer
Que tu t’étais envolée !

Il est reparti serein
Dans le soleil du matin
Par aller te rejoindre
Parmi tous les tiens.

Demain nous continuerons
A attiser flammes et tisons
Pour la vie toujours maintenir,
Le voyageur au port parvenir.

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2008)









Argent














Depuis les siècles tu as été lien
Entre villes, familles et humains,
En captant quantité de sueurs
Chez nos pères, chez nos sœurs.

Souviens toi de toutes ces peines
Qui ont serti ces rutilantes pièces,
Maintenant disperse ces richesses
Auprès de tous et des plus faibles.

Daniel-Marie Gérard 'Mars 2009)