Mon Dieu, merci !

Le calendrier des mois- Fresque du 13ème- N.D. de Pritz- Laval 53

Merci pour l’eau la terre et le vent
Merci pour la fleur l’herbe le froment
Pour la pluie la neige la tourmente
Merci mon Dieu, toi qui es grand !

Merci pour la graine le germe et l’enfant
Merci pour les pères les frères les mamans
Pour la famille les sœurs les grands’ parents
Merci mon Dieu, toi qui es grand !

Merci pour les maîtresses et les aidants
Merci pour le boulanger et les artisans
Pour le fermier les foins les vendanges
Merci mon Dieu, toi qui es grand !

Merci pour la tendresse et la bienveillance
Merci pour le pardon et la reconnaissance
Pour le bon accueil et la longue patience
Merci mon Dieu, toi qui es grand !

Merci pour la crèche l’étoile et les anges
Merci pour la Vierge Joseph le Saint Enfant
Pour la blanche colombe son rayonnement
Merci mon Dieu, tu es vraiment grand !

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2016)

Ton dieu n'est pas le mien !

Ton dieu du côté des plus forts,
Aime les rixes les conflits retors
Brandit la machette et la mort !

Ton dieu à l’image de l’homme
Qui pour raison au mieux résonne
Quant à son œuvre le mal façonne !

Le mien, tendresse pour aimer
Puissant sans jamais écraser
Toujours délicat pour relever !

Il est si inimaginable que silence il fait
Dans nos vies se glisse par les brèches
Avec grande patience frappe aux volets.

Chez nous venu avec grand respect
Un rude hiver dans une simple crèche
Seulement des bergers et des anges
Loin des palais de Hérode le grand !

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2016)

Dieu s'approche

Dieu s’approche
De notre terre muette
De nos nuques raides
De nos cœurs bien secs.

Dieu s’approche
De nos murailles folles
De nos batailles interminables
De nos querelles pendables.

Il est l’éclair
Il est la lumière
Entre Joseph et la Vierge
Nu dans une crèche.

De l’amour il ouvre le règne
Tous les orgueilleux disperse
Le petit le pauvre recherche
Pour les conduire au Père.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2016)

Ecrire

Ancien encrier associé aux pensées des temps passés.

L’écriture est gestation :
Une pensée fluide une émotion
S’enracinant en moi profonde
En mon étant obscure fusion.

J’accepte de la nourrir
La consolider la faire grandir
Converser avec elle l’épaissir
Pour lui donner corps et vie,

Avant le temps de la naissance,
Recevoir un nom une présence
Vivre elle-même avec son sens
Et toucher le lecteur et ses sens.

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2016)

La blessure

Yeux baissés chemins enténébrés,
Marche attristée repères embrumés,
La terre elle-même devenue glaise
Aucune lumière, pas une étincelle !

Refus global de se recevoir
De contempler les cieux le soir
De goûter une transcendance,
Non ! Aucune reconnaissance !

Tisser une tyrannique autonomie
Décider le bien le mal la mort la vie
Édifier de nouveaux temples vains
Violence entre frères comme fit Caïn !

Dieu ! Se relèveront-ils ?
Quand échangeront-ils ?
Quand exulteront-ils
D’être habités par LUI ?

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2016)

Merci Ernest !

En rejoignant les tiens
Le jour de ta naissance
Avons compris ami voisin
La mort est aussi naissance !

Après une vie méritante simple
Reçue dans une terre de marins
Fort au travail ami de tes mains
Tu plantais et soignais ton jardin.

Ton épouse délicatement présente,
Tu as laissé les tiens en confiance
Pénétrant une réalité plus grande
Celle de Dieu que tu savais aimant.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2016)

Mort-Vie

Assumant le rythme mort et vie
Que la nature déploie et suscite,
La vie invite à traverser la mort,
Fleurir rayonnant sur l'autre bord.

La mort est cet acte sacrificiel
Purification des scories originelles
Immersion dans le Tout Spirituel
Participation à la densité de l’Être.

Rejoindre ce mouvement universel
La naissance et la mort des comètes
Cette pulsion aimante du Grand Être
Que le Fils a dévoilé étant Père.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2016)

DIEU - AMOUR

Mosaïque de M-N Garrigou - éclairage soleil couchant-

Même si l’Être Dieu échappe à nos mots,
Même si son Existant est insaisissable,
Son Etant est d’aimer à tel point
Qu’il est totalement dans ce rayonnement d’Amour
Et que l’on peut dire à la suite de Saint Jean
Que DIEU est AMOUR.

Un amour qui se répand sans rupture
Sans épuisement de sa source
Pour atteindre la moindre parcelle du vivant
L’infime particule de l’univers.

Né de la pensée amoureuse de Dieu
L’homme est fait pour décliner cet Amour
Pour que sa respiration soit amour
Envers le proche, l’ami et celui qui ne l’est pas,
Sans exclusion, sans condamnation.

Quand nous aimons nous sommes en Dieu,
Nôtre être créé fusionne avec l’Être incréé ;
Quand nous fuyons la rencontre,
Comme Adam et Ève se cachant de Dieu
Au jardin d’Eden,
Nous nous condamnons à l’inexistence,
Nous refusons le surgissement de la vie,
Nous choisissons la mort.

La vie est la résultante d’une rencontre,
La création est le précipité issu de l’explosion
Des puissants échanges Trinitaires.

Un Dieu-Amour ne peut être solitaire
Dieu est Trinitaire
Dieu est une Trinité d’Amour.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2016)

La grande oeuvre Sainte

"L'Humanité au cœur du mystère Trinitaire" Mosaïque de Marie-Noëlle Garrigou
Tympan du porche ouest - Cathédrale de Laval (53)

 Au commencement du sein des nuages

Dieu dit «faisons l’homme à notre image»*
De la glaise façonnons homme et femme
Qu’ils règnent en notre présence ici-bas !

De cette amitié l’homme s’écarta
Préférant les ombres au divin éclat ;
Aussi à Mambré épiés par Sara
Trois anges rencontrent Abraham.

Pour guide Moïse reçoit la Loi
Après l’Egypte et l’esclavage,
Puis l’exil, le Temple et la foi
En l’avènement d’un fils Roi.

Sous le souffle Esprit de paix
La Miséricorde éclate au gibet,
Jésus l’Agneau offrant au Père
L’homme libéré en Lui parfait.

Désormais au cœur de Dieu Trinité
Les frères humains nouvelle réalité
Se nourrissent d’un amour illimité
Aux grands et aux petits prodigué.

                                       *Livre de la Genèse

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2016)

Morte la haine !

 

Fresque d'Adelyne Neveux - église de la Gravelle (53)

Tu vois cette haine couvrant la terre
Précipitant des peuples unis en enfer
Déchirant des familles et des frères !

Tu vois la puissance de l’argent florissant
Laminant des êtres en grande souffrance
Creusant des inégalités effrayantes !

Tu vois notre belle terre exsangue
Dépouillée vidée de sa substance
Tuée en ses espèces agonisantes !

Eh bien ! Ces fruits du dragon apocalyptique
Sont vaincus par l’amour du frère le Christ,
Ces forces mortifères sont mortes en Lui,
Chrétiens, nous portons ce fait salvifique.

Au-delà de défaites apparentes
Levons haute notre espérance !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2016)

Ils voient l'invisible !

De la racine à la tige, servant la vie,
L’arbre tendu vers la réalité invisible
Chantonne tout le jour et le soir prie,
Comme s’il voyait cet invisible !

Le chartreux heureux en son Dieu
Le priant en sa chambre en offrande
Le mourant balbutiant en la vie confiant
Ils voient l’invisible !

Pélicans généreux de leur chair faisant présent,
Amoureux de l’humain par le monde secourant,
Comme ces saintes en Inde saris blancs allant,
Ils voient l’invisible !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2016)

Mourir d'aimer ! *

Brandissant des bouts de droit
Ils ont quitté la conque familiale
Un fils, une fille, rien d’original,
Creusant aussi un vide abyssal.

L’enfant pris dans cette tourmente
Cherche une affection caressante,
Son corps crie, appelle, vibrant,
Voit se dérober une terre aimante.

Pour ces grands-parents, père mère,
Quel amour contenu soudain amer
Ruisselant douloureux par cette plaie !
Mourir d’aimer, le seul horizon clair.

N’est-ce pas l’immense peine du Père
Face à sa créature et ses méfaits,
Se laissant mourir d’amour pour elle,
Pour la remettre en orbite parfaite !

             *Souvenir d’un ancien collègue, mort de chagrin
              de ne plus pouvoir voir son petit-fils.

Daniel-Marie Gérard (Août 2016)

Trois papillons blancs

Trois papillons vêtus de blanc
Ensemble curieuse sarabande
Dansaient fort impatients
Sur fond de nuages blancs,

Se rapprochant vivement s’écartant
Plongeant s’élevant rebondissant
Cela durablement voire longtemps,

Avant que l’un d’entre eux
Rejoignit le laurier blanc,
Les deux autres toujours fiévreux
En quête d’un contact amoureux.

Effaçant les larmes et les guerres
La nature propose des hymnes de fête
Pour élever nos tristesses vers le ciel.

Daniel-Marie Gérard (Août 2016)

Seul le Fils !

Pas le conformisme
Ni le fondamentalisme
Pas plus le nihilisme
Ne rendent libres !

Pas le végétarisme
Ni le naturisme
Le rousseauisme
Ne rendent libres !

Pas le scientisme
Ni le modernisme
Le post-humanisme
Ne rendent libres !

Pas le rigorisme
Ni l’ascétisme
Même les sacrifices
Ne rendent libres !

Authentiques images divines,
Seul l’amour immense du Fils
Nous guérit et nous rend libres !

Daniel-Marie Gérard (Mars 2016)

Absente Présence !

Blessure de l’Être invisible

Empreinte d’un pas pressenti
Passage discret en nos vies !

Aspiration des origines
Souffle puissant subtil
Esprit vivifiant volatil !

Appel d’une réalité infinie
Manque existentiel fluide
Résurgence première bénie !

Absence qui m’aspire
Tu es Présence Divine.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2016)

Agneau sacrifié

En habit un vieux prêtre
De bon matin à l’autel
Assurait son ministère
Devant quelques fidèles,

Il prolongeait avec foi
Le devoir de mémoire
Du pur agneau pascal
S’offrant sur la croix,

Quand de jeunes barbares
Issus du même village
Le choisirent pour proie
L’égorgeant de sang froid.

Pour ce vénérable prêtre
Ce fut le sacrifice suprême
Opposant l’amour à la haine
L’arme du Dieu qui aime.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2016)

Lui dormait !

Alors que se déchaînait la mer
Que les eaux tous submergeaient
Que toute sécurité s’envolait
Dans la barque « Lui dormait ». *

Alors que s’éveillent haines communautaires,
Eglises anciennes proies des incendiaires,
Chrétiens chassés de la terre des ancêtres
« Lui dormait ».

Alors qu’ici la croix devient sacrilège
Et que le cultuel se mue en culturel,
Apostasie politiquement correcte
« Lui dormait ».

« Pourquoi avez-vous peur ? »*
Faut-il crouler sous tels malheurs ?
Il est présence du Dieu vainqueur
Gardons vive foi en vrais veilleurs.

                     *Avant la tempête apaisée en Matthieu

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

Déjà une personne !

Tu es encore un enfant
Mais avec toi grand agrément
Tu habites avec la paix
Tu suscites nombre rêves !

Tu es encore un enfant
Mais tu chasses les tourments
Tu ouvres des temps paradisiaques
Avec toi chaque jour est Pâques !

Tu es encore un enfant
Mais plus que personne
Tu irradies à tous vents
Le mystère de la personne !

Tu es encore un enfant
Mais en toi brille le Très Grand
Ton regard rejoint les cieux
Ta présence, reflet de Dieu !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

Le chapelet à la main

C’était un vieux prêtre
Le visage émacié
Le regard transparent
Le geste contenu
Tout son être concentré
En ces grains répétés.

Il vaquait dans la pièce
Mais tout était secondaire
La seule chose qui importait,
Cette relation qu’il entretenait.

Il était déjà parmi le ciel
Avec Jésus le Père et la Vierge
Avec ses amis et la terre entière,
Tous avec simplicité caressait.

Toujours bien vivant en cette chair,
Sereinement sa Pâque entrevoyait
Sa rencontre avec la vraie lumière.

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

Ils implorent les cieux !

La pinède qui s’élève

Le plant qui se redresse
Le champ plein de sève
Tous ils accrochent les cieux !

La forêt dans la tempête
La horde dans la plaine
Les bernaches dans le ciel
Tous ils interrogent les cieux !

Vers Lui tous leurs regards
Leurs chants au-delà des nuages
Vers Lui se tendent leurs bras
Tous ils implorent les cieux !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

Bel arbre !

Mon arbre s’est paré d’un voile de verdure
Plus de branches, plus de ramures
C’est un volume compact, une plénitude
Un espace de vie, un port, un refuge.

Les oiseaux chanteurs s’y donnent rendez-vous
Leurs venues se multiplient, des allers et retours
Ramenant pailles et brindilles des alentours
Pour tisser leurs nids en ces plus beaux jours.

Ainsi la nature prend suprême soin
A broder belle parure et linge fin,
Discrétion nécessaire à ces levains,
Nouvelles petites vies en ce havre saint.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2016)

Longue veille !

Deux cents ans que nos moniales veillent,
Précédées de simples nonnes pauvresses
Poussées à long exode en terre étrangère
Chassées par la tourmente révolutionnaire.

En ce six juin mille huit cent seize après
Vienne la Biélorussie la Baltique Darfeld
Invitées dans le frais bocage mayennais
Douze sœurs autour de Mère Elisabeth.

Tel Orphée, sainte veille, elles lèvent le soleil
Par de délicates mélodies au blanc sanctuaire,
Vivant la grâce de l'instant, conscience pleine,
Grande allégeance au Père et don suprême.

Balisant la route vers les marches éternelles
Au milieu d'un peuple perdu souvent rebelle
Ouvrent leur porte, offrent leurs prières
Accueillant tout être humain devenu frère.

Depuis deux cents ans que de fruits recueillis
Contemplant ce bel arbre de filles petites-filles !
Puisque "Tout prend vie quand passe l'Esprit"
Ouvrons nos maisons, bénies seront nos familles.

Daniel-Marie Gérard (Mars 2016)

"Que je puisse voir !" *

Voir la réalité invisible
Qui échappe à mes pupilles
Ouvertes au seul visible !

Voir la beauté des choses
Qui traverse une vue morose
Et parsème le monde de roses !

Voir les présences de l’Esprit
Qui sustente chaque vie
Et qui nous tous anime !

Voir les clins d’œil de l’amour
Enfoui dans les moindres détours
Pour nous ravir au long des jours !

Voir l’intention Divine
Notre raison et notre origine
Et notre Plénitude à venir !

         *L’aveugle Bartimée à Jésus en Marc

Daniel-Marie Gérard (Mai 2016)

Recevoir la vie !

Raison de nombreux tourments,
Craintes et menaces en tous genres,
Graine de petit, c’est parfois difficile
De recevoir la vie !

Même l’amour est impuissant
Celui d’une autre mère d’autres parents
Ne peut effacer ce fer rougeoyant
Au tréfonds de lui-même brûlant.

Il faudrait crier et ce mal hurler
Il faudrait exploser et puis chanter
Cette volonté de vivre de respirer
Cette joie enfouie pour la libérer.

N’est-ce pas ce que nous avons à faire
Recevoir l’amour et la vie d’un Père
Au milieu de nos blessures passagères
Qui obstruent notre regard et nos prières !

Daniel-Marie Gérard (Mai 2016)

Les voies du ciel

Pour accéder à l’invisible
Au long de nos profondes nuits
La multitude des fleurs qui chantent
Toutes ces couleurs qui enchantent.

Pour accéder à l’invisible
Il y a les chuintements du vent
Les miroitements du firmament.

Il y a la surprise de l’arc-en-ciel
Les reflets chatoyants du miel
La foison des pensées plurielles.

Pour accéder à l’invisible
Il y a la certitude des bergers
La venue des mages étrangers
Les enseignements sur le lac apaisé,

Il y a tous ces regards sur la croix fixés
La nouvelle d’abord aux femmes confiée
Et les nuages voilant le divin crucifié.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2016)

Guetter l'invisible

Dans le souffle de la brise
Dans le sifflement de la bise
Dans la mer limpide
Guetter l'invisible.

Dans l'infiniment petit
Dans les vibrations de la vie
Les atomes et les bactéries
Guetter l'invisible.

Dans les murmures de l'amour
Dans la confiance de chaque jour
Les appuis le long de la route
Guetter l'invisible.

Dans l'appel de l'être
La quête de l'universel
Le regard des frères
Guetter l'invisible.

Dans la joie des semailles
Dans le fruit des entrailles
La fête des retrouvailles
Guetter l'invisible.

Dans le pain sacré
Dans le vin sanctifié
Vie Sainte donnée
Accueillir l'Invisible.

                       * antienne de Sexte du temps pascal

Daniel-Marie Gérard (Avril 2016)

Ananie main de Dieu

-Toi de réputation redoutable
Forgée sur une meurtrière rage
Envers les adeptes de la Voie
"Saul mon frère !"
Suis là pour que tu voies.

-Toi citoyen romain, pharisien à l'extrême
Porteur de lettres d'arrêt du Grand Prêtre
Toi qui communias à l'assassinat d'Etienne
"Saul mon frère !"
Reçois le saint baptême.

-Toi le tortionnaire terrassé, aveuglé
Par ce Jésus en les siens persécuté
Toi le bras choisi du Père aimé
"Saul mon frère !"
Accueille l'Esprit du Ressuscité.

                 * au début des Actes des Apôtres

Daniel-Marie Gérard (Avril 2016)

Plus tard tu comprendras

Pas que le jour suit fidèlement la nuit
Que le lourd épi naît d’un grain unique
Que le soleil vif se substitue à la pluie !

Plus tard tu comprendras ! *

Pas que le printemps après l’hiver surgit
Que la noire mare reflète l’azur aussi
Que l’arc-en-ciel en la simple goute brille !

Mais plus tard tu comprendras !

Que l’amour teinte la noirceur
Que la vie traverse l’épreuve
Que le vrai maître est serviteur !

Que David peut vaincre Goliath
Que le bien renverse tout mal
Que le divin explose à la croix !

*Jésus à Pierre le jeudi-saint

Daniel-Marie Gérard (Avril 2016)

"Les pierres crieront !" *

Que Jésus est Seigneur sur tout l’univers ;
Du Dieu invisible il est l’image parfaite ;
Torturé, tué, au monde Jésus offre
Un Dieu MISÉRICORDE.

Devenu cadavre, au jour le troisième,
Dieu l’a relevé de la poussière
Habillé de puissance et de lumière,
Explosant les lois de la matière,
Nouveau big-bang universel,
Victoire de la réalité spirituelle.

Par Marie Fils de la chair
De tout homme Jésus est le frère.
Il fait de nous, enfants de la terre,
Des fils de Dieu NOTRE PÈRE.

Avec Lui, en Lui, par son humanité
Nous entrons déjà dans la divinité.
En raison de sa victoire sur la mort
Naissance sera Notre mort.

Rejoignons les chœurs des créatures libérées
Avec les cors avec la harpe,
Avec les flûtes et la cithare,
Alléluia ! Alléluia !

                                   *Jésus entrant à Jérusalem

Daniel-Marie Gérard (Mars 2016)

Mon Dieu !

Chapelle du Sacré-Cœur à Domfront (61)

« Pourquoi m’as-tu abandonné »*
Déserté, de tout soutien privé ?
Seule cette volonté nue à toi liée !

Et la présence de Mère
Ce regard brisé offert
Planté dans mes plaies
Épongeant ce calice amer,
Avec ce frère de cœur
Fils pour toi toute douleur
Avec qui partager tes pleurs.

L’heure vient je ne sais plus
Où le Nazaréen ne sera plus,
Mais ici « tout est accompli »
Par ce sang versé jusqu’à la lie
Forgeant ce chaînon manquant
Entre le ciel et la terre béante
Sous les Eaux Vives maintenant.

* Jésus en croix

Daniel-Marie Gérard (Avril 2014)

Murmurer ta loi !

Dans la fluidité d’une journée ordinaire
Dans la découverte de l’autre un frère
Dans la respiration légère de la prière,
Murmurer ta loi !

Dans l’empilement de gestes usés
Dans les méandres de nos journées
Dans chaque tâche et furtive pensée
Murmurer ta loi !

Dans les contraintes et les adversités
Dans les souffrances et les pénibilités
Dans la sécheresse et la paix désertée
Murmurer ta loi !

Pour déchiffrer ta confiance
Pour goûter ta bienveillance
Ton immense présence
Murmurer ta loi !

Daniel-Marie Gérard (Mars 2016)

Chemins de vie

Christ en Majesté - chapelle des Oblats - Pontmain 53

Le baptême de Jean le Baptiste
Pour faire ordre dans sa vie
Invitation à visiter ses tourments
Ces animaux forces immanentes
Les dompter chacun nommément
Et y puiser une énergie étonnante.

Le baptême du feu et de l'Esprit
La rencontre du Principe Unique
Ce souffle qui sustente l'univers
Anime tout être et la matière
Globalité touchée des spirituels.

Les noces et libations éternelles
Ce mariage de la terre et du ciel
Alliance offerte au peuple choisi
Pour l'annoncer au monde l'offrir
Vrai joyau repris par les églises
Lumineux sacrifice en fin de vie.

Daniel-Marie Gérard (Février 2016)

Grands sommes-nous !

Avant d'apparaître sur terre
Dans la pensée divine tu étais
Destiné un jour à devenir être.

Auparavant advinrent temps espace
Avec la liberté de faire ou n'être pas,
D'écrire à tout moment de l'histoire.

Quoique fassent mes choix
Ils sont créateurs en bon aloi
Donnant à l'existant son poids.

Mon souffle est déjà création
Extirpant du possible à façon
De l'être en vraie dimension.

Ainsi l'homme fait présent d'être
A Dieu qui est le suprême Être
Comblé par nous d'un plus être.

Lors notre calvaire après le Maître
Quitterons nos faires et cette terre
Chanterons la Plénitude de l'Être.

Daniel-Marie Gérard (Février 2016)

Appel de l'être

Cette nuit la nature s’est recueillie
Par delà ses singularités, attentive
A ce souffle profond en elle surgi,
Respiration d’un manque englouti.

Plus de couleurs plus de formes précises
Seule de la rondeur ,épousailles multiples
Sous un immense voile des plus pudiques
Grand blanc lumineux pour tout accomplir.

Pourtant chaque pierre chaque épine
Est bien là dans son caractère unique
Tout dans un même ensemble réuni
Fête cette appartenance fondatrice.

La pervenche chante suis rocaille fine
La racine de pin accueille renard furtif
L’oiseau coloré sous la fougère prie
Grand silence blanc, l’être se respire.

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2016)

Serviteur inutile !

Seigneur ! Je peine à la tâche,
Chercher à dire l'innommable
En de communes phrases !

Serais-je seul à transcrire le ciel,
En marge du monde des clercs
Fuyant la Galilée pour Jérusalem ?

- «Serviteur inutile !
Tu ne fais que ton devoir !»*...

Avant que tu sois
J'emplissais l'univers
Avant que tu vaques
Je forgeais la terre.

Christ est victorieux !
Trompettes sonnez !
Gloire à votre Dieu !
Terre et ciel chantez !
                                      *en Luc

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2016)

Souvenirs de Toi

Parcourant des coteaux de soleil
Mixés de tendres couleurs pastel
Sous un ciel aux teintes de miel,
Communion avec Toi.

Émergeant au milieu des cimes
A deux pas de la Valsainte épris
Fusionnant avec ces pics ébloui,
Communion avec Toi.

Pénétrant les luxuriances de la vie
Dans la forêt toute complicité soumise
Ses arabesques et résurgences folies
Communion avec Toi.

Une auberge de pèlerins compagnons
Partageant nourritures et boissons
Des échanges cœurs à l'unisson
Brûlante émotion de Toi.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2015)

Notre sol premier

Certes c'est bien cette terre
Qui a construit nos gènes
A partir de mille poussières !

C'est aussi nos familles
De moult traditions pétries
Perdues face à cet avenir !

C'est aussi ce beau pays
Nœud d'histoires multiples
Empilées depuis Clovis !

Mais notre sol vrai c'est le ciel
C'est bien lui qui nous a faits
Ce sera là notre cité parfaite !

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2015)

A Dieu Jean !

Tu as choisi de partir
Avec les étoiles de Noël
Dont la lumière a ébloui
Ta quête sacrificielle.

Nous étions bien ensemble
Nouant les brins de nos vies
Nos peurs et nos pépites,
Et tout ce qui rend grand.

Tous ces échanges denses
A la Coudre en plein cours,
L'orthodoxie et ses chantres,
Oui tu manqueras beaucoup.

Tu rappelles aussi l'essentiel
Contrevenant nos façons altières,
Nos racines ne sont pas sur terre
Elles sont ancrées dans le ciel.

Et si nous voulons te rejoindre
Des nôtres prenons grand soin,
En cheminant vers les autres
Nous retrouvons le Tout Autre.

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2016)