lundi 29 décembre 2014

Noël, Noël !

Le circuit des crèches à Masevaux (68) "La crèche des voyageurs"














Deux stratégies se heurtent à Noël:

Celle de César le monarque qui comptabilise tous ses sujets jusqu'aux périphéries du monde connu, au sommet de la puissance de ses légions, vénéré sur les autels.

De l'autre celle d'un enfant de haute lignée mais sans aucun apparat, un fils de déplacés sans appui, sans relation, qui choisit une mangeoire, un peu de paille dans un abri de fortune.

Ici s'opposent tout le savoir et la technicité des hommes, et la création première, vierge de toute ambition possessive, comme si l'enfant-Dieu voulait donner une nouvelle chance à l'humanité, redistribuer les cartes, souhaiter un nouveau départ; comme si l'essentiel était justement de recevoir, d'accueillir et non de prendre et de s'approprier.

Noël, nouvelle alliance, avec un projet divin qui forcément lui ressemble, fait de partage, d'accueil, de solidarité, de bienveillance et de confiance.

Noël,  la fête de l'écoute, la fête de la différence, 
 la fête de tous les possibles,
la fête des petits riens.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2014)




Libérer Dieu !














Délier sa toute puissance
Son immense confiance
Son immanente présence !

Par une sereine persévérance
Par un enthousiaste élan
Par une joyeuse résistance !

Par une paisible faiblesse
Par une simple petitesse
Par une profonde liesse !

Par un regard bienveillant
Par une joie communicante
Par une foi d’enfant !

Et sur toute chair
Brillera sa face …

Daniel-Marie Gérard (Mars 2014)



vendredi 19 décembre 2014

Grande nouvelle !
















Depuis toujours tu nous cajoles
Tu nous entoures de douces paroles
Tu nous écartes des étoiles folles,
Et jamais de merci !

Chaque jour tu prépares la table
Tu choisis des mets respectables
Et des nourritures parfois enviables,
Et si peu de merci !

Constamment tu prends soin de chacun
Tu anticipes pour qu'il rencontre le bien
Tu le reprends et lui proposes un chemin.
Et pourquoi? pas un merci ?

- Oui nous allons sans te reconnaître.
Si nos pères joyeusement t'honoraient
Pour beaucoup tu n'es rien en fait,
Aussi retourne là-haut dans le ciel
On préfère vivre sans espoir sur terre !

- Inconciliable ! Rétorque l'ange Gabriel !
Maintenant que Christ est né de la Vierge
Qu'il a grandi parmi vous lui votre frère
Qu'il fût mort avant d'être le premier relevé,
C'est la terre qui accueille pour toujours le ciel
C'est elle qui implose ouvrant cité nouvelle
Réalité ultime greffée sur le Ressuscité.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2014)

Le priant















Ainsi Dieu choisit le silence
Pour signifier sa présence
Graver sa pleine confiance
Éviter pastiches et non-sens.

Aussi le priant vrai sanctuaire
Réfléchit l’Invisible Maître,
Il en est le miroir
Facilite le croire
Produit le voir.

Sans lui ces traces
Divines s’effacent
Dieu rendu prisonnier
De notre refus altier.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2013)

mardi 9 décembre 2014

Marie


















Elle apprit Marie
Dans le temple à grand prix
Que son enfant était d’abord
Le fils de Yawhé Sabaot

Alors elle savait Marie
A Cana toujours attentive
Que son Jésus allait fléchir
Changer l’eau en bel élixir !

Elle savait Marie
Le cœur contrit toute marrie
Qu’il devait aussi mourir
Par la mort tout accomplir !

Aux premières lueurs pascales
Elle laissa les femmes en toute hâte
Courir au tombeau avec les aromates
Car elle savait que sur la mort
Comme Dieu il était plus fort !

Plus tard avec les siens au Cénacle
Sereine en prière béate
Elle savait que depuis l’envoi
Au milieu d’eux il est bien là !

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2013)

Prendre appui sur toi !

sculpture de Louis Derbré (1925-2011)


















En plein désenchantement
Et lourds endormissements
«Tout au long de ces veilles
Personne ne se réveille
Prenant appui sur toi Éternel !»*

Prendre appui sur toi
C'est t'offrir place chez moi
C'est te prendre dans ma besace
Pour te retrouver matin et soir.

Prendre appui sur toi
C'est questionner t'interroger
Même se fâcher s'emporter
Mais aussi le temps d'écouter.

Prendre appui sur toi
C'est apprivoiser ton silence
Y voir présence et confiance
Et patiemment grandir en foi.

                                   * le prophète Isaïe

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2014)





vendredi 28 novembre 2014

Générations Alzheimer












Aujourd'hui l'homme traverse les étoiles
Lit tous les constituants de sa mémoire
Décrit l'origine première de son histoire
Mais son passé immédiat est dérisoire.

L'individualisme érigé en idole,
S'effacent cultures et liens proches
La transcendance n'a plus d'accroche
Il se permet de tuer encore mioche.

La vieille armoire n'est plus cirée
Pâques et Noël trêves chocolatées
Nos objets anciens brisés bradés
Au mieux remisés dans des musées.

Quelques-uns déjà frappés d'oubli
Dans notre mine sombre vrais canaris
Demain des générations successives
Insouciantes enlisées dans l'amnésie.

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2014)






Aimer la miséricorde

peinture de Joseph Cousin














C'est ouvrir son cœur aux malheurs
Ceux disséminés chez nos proches
Comme ceux dissimulés à notre porte
Derrière un factice et terne bonheur.

C'est laisser l'inquiétude parler
Accueillir la violence avec douceur
Y déceler amertumes et rancœurs
Les méandres d'une vie chamboulée.

C'est laisser venir les confidences
Ne pas fuir devant la douleur
Mais avec grande bienveillance
Éponger les fronts et les pleurs.

C'est croire que l'amour l'emporte
Qu'il est dans le cœur de tout homme
Marque du Père seulement miséricorde.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2014)





jeudi 20 novembre 2014

Abeille suis














Dès que la température s’élève
Furtive elle quitte la ruche mère
Active repère les fleurs pleines
Et sur sucs et pollens s’affaire.

Après cette délicate cueillette
Vite ses partenaires renseigne
Puis par un travail inlassable
Distille l’incomparable nectar.

Lorsque le froid humide descend sur la plaine
Avec la précieuse propolis isole et s’enferme
Concentrée recueillie elle hiberne
Trouvant la survie dans son miel.

Ainsi après avoir reçu et digéré les mots
Ils s’assemblent et entre eux se disposent.
Chaque jour ils constituent ma nourriture
Patients me guident vers une autre nature
Où ils chanteront dans ces temps futurs.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014)




La Pâque de sœur M-B



















Étendue dans le blanc sanctuaire
Dépouille descendue du calvaire
Ses yeux recevaient la lumière.

Le voile des ténèbres déchiré
Elle approchait la source incréée
Tout son être doucement tamisé.

Au milieu des sœurs en prière
Processionnant le cœur en paix
Unies vers les noces éternelles.

Daniel-Marie GERARD (novembre 2014)

dimanche 9 novembre 2014

Le choix de la vie






















Après un clin d'œil à la famille
Une caresse aux plus intimes
La nature mère en compagnie
Résolu il affronta sa fin de vie.

Pas de soutien ni d'assistance
Pas de conseil ni de présence
Ce dernier combat est solitaire
C'est à chacun à cœur ouvert.

Bien éveillé pleine conscience
Il observa la mort oppressante
Jusqu'à la rendre transparente
L'accès à nouvelle naissance.

Il partageait alors un autre monde
Partie là-haut au delà des monts
Ses forces s'enfuyant peu à peu
Son regard s'ancrait dans les cieux.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)




Sirènes éphémères





















Promptement dans ce sanctuaire
Se dévoilent de bien pâles sirènes
Filant vers des cloches sereines
Parées pour leur saint baptême,

Telles des sangsues sanguinaires
Accrochées à ces vibrantes lèvres
Transformant leur vain sacrilège
En une pantomime éphémère.

Qu' est-ce ces pulpeuses poussières
qui certainement demain disparaissent
A l'encontre de serviteurs de prières
Qui interpellent de siècle en siècle ?

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)

vendredi 31 octobre 2014

Nos croix


















Celles de nos tertres de nos sommets
Celles de nos chemins de nos dessertes
Celles de fer et celles de pierre
Celles multiples de nos cimetières !

Celles hissées au plus haut des clochers
Celles des couvents des chapelles cachées
Celles des champs sanglants après la bataille
Celles dans la nuit tissées par les étoiles !

Tel le serpent élevé au désert
Elles invitent le promeneur solitaire
Comme la foule bruyante distraite
A croiser quelques moments le ciel
Pour en recevoir force et douce paix.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

Porteurs de Divin










Telle la luciole petite lumière
Illumine ce bout de ténèbres
Et les visages fixés sur elle,

Telles dans l'âtre les chaudes braises
Enfouies dans la cendre légère
Réchauffent la tendre atmosphère,

Tel le fier candélabre
Brandi au dessus de la paroisse
Rayonne durant la nuit pascale,

Tout humain détient une divine parcelle
Pour éclairer nos multiples itinéraires
Et ravir ainsi notre Père dans le ciel.

Théophores nous sommes
C'est la raison de l'homme.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

lundi 20 octobre 2014

Les apprentis de Dieu














Nous qui jour après jour cheminons
Sans bien savoir où nous allons
En quête de sens et de mieux
De vrais apprentis du Bon Dieu.

Apprentissage de son silence
Pour contempler sa présence
Sa transparente réalité
Par un regard purifié !

Apprentissage de ses hasards
Qui croisent nos nuits noires !

Apprentissage de son langage
Celui d’un amour qui s’efface !

Apprentissage de son parfum
Auprès des âmes humbles !

Pour susciter une reconnaissance entière
Envers cette bienveillance toute paternelle
C’est toute une vie qui est nécessaire
Pour atteindre cette autre atmosphère !

Daniel-Marie Gérard (Avril 2014)

L'arbre mort


















En plein mois de mai
Allait la grande fête,
Alors que tout était vert
Le fier acacia périssait.

Partout la sève explosait
Les branches bourgeonnaient
Fleurs et couleurs rivalisaient.
Entre ces diverses promesses
Il brandissait ses rameaux secs
Une mort insidieuse le frappait.

Un peu de poison perfide
Sur une lointaine racine
Avait suffi à le réduire
En un triste état morbide.

Attention à toi frère humain
Pareil méfait peut être tien
Si au lieu de quérir la vertu
Tu choisis le fruit qui tue.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014)

samedi 11 octobre 2014

Eugène


















Il est beau Eugène même pas une ride
Avec son regard humide et sa malice
Ses bésicles usées d'avoir tant appris !

Même si ses traits se sont figés
Même si timidement il nous a quittés
On sent toujours présent son sourire
Il nous transmet encore sa joie de vivre.

Quatre-vingt-dix ans et belle autonomie,
Il était l'appui solide de sa famille.
Tous des plus grands aux plus petits
Recherchaient sa paisible compagnie.

C'était à lui seul de nombreux livres
Il enseignait sur tout sans beaucoup dire
Amour et vérité s'imposaient avec lui
Tout comme la mort était une autre vie.

Une blessure l'accompagnait tout le jour
Une absence douloureuse chaude d'amour
Qu'il confia à la bonne Vierge à Lourdes
Pour préserver cette joie le reste de ses jours.


En partageant le pèlerinage d' Eugène
Je me suis fait un ange dans le ciel.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

Si Dieu parlait














Si sans fard Dieu parlait
Ce serait une telle tempête
Que toute vie exploserait
Sans laisser trace concrète.

Quelles précautions Il a dû prendre
Pour susciter l’homme si grand
Orienter son regard vers Lui
Lui proposer même sa vie !

Quels truchements en plus de la distance
Pour approcher l’homme sa conscience
Lui révéler sa toute proche présence
Ses pensées aux contours immenses !

Il a fallu d’abord l’amadouer
Aller au devant l’interpeller
Se glisser en lui se dépouiller
Sa propre vie pour lui donner.

Cette rencontre impose la liberté
Celle d’entrevoir et celle de refuser
Dans ce langage source de l’amour
Cette même pâte en Lui et en nous.
Aussi sa voix est celle du silence
Qui est plénitude et présence
Grande attente et persévérance.

Daniel-Marie Gérard (MAI 2013)

Vocations


















Dieu n'appelle jamais qui que ce soit
Il n'exclut personne dans son choix
Nul ne peut prétendre entendre sa voix
Tout est sentiment éclairé par la foi.

Pas de remords ni de culpabilité
De ne pas avoir tout donné
Son amour n'est pas conditionné
Par une exigence niant la liberté.

Il est débordement de vie
Jaillissement grand avenir
Tout conjugué au présent
L'éternité ici et maintenant.

Face à cet incommensurable amour
Que je perçois pour moi chaque jour
Ma réponse se décline avec bonheur
Au milieu des possibles chaque heure.

C'est seulement l'église qui appelle
A elle de rendre ces états consensuels
Dieu nous voit à travers nos choix
Où il nous fait grandir chaque fois.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2013)





dimanche 28 septembre 2014

Pas en son nom !










Dieu est tellement grand
Qu'il se cache aux hommes
Voulant recueillir uniquement
Leurs seules actions bonnes !

Pour l'honorer lui rendre gloire
Point de contrainte ni de hargne
Pas plus les armes et le poignard
Mais cœur contrit gestes aimables !

Encore moins verser ce sang
Qui fait de tout homme un frère
Sommes tous de Dieu les enfants
Et la vie généreuse est notre mère !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)

Chaque jour je te bénirai













Aux premières teintes rosissantes
Sous le grand soleil desséchant
Les longues ombres reposantes
Chaque jour je te bénirai !

Dans la joie ou la tristesse
Dans le doute voire la sécheresse
Dans le dur faire ou la tendresse
Chaque jour je te bénirai !

Dans l’épreuve et la douleur
L’indifférence l’absence de cœur
La souffrance ou la grande peur
Chaque jour je te bénirai !

Car tu es ce souffle qui m’anime
C’est toi qui toujours me conduis
En toi je repose et j’ai grande vie !

Daniel-Marie Gérard (Novembre 2011)




Se laver les pieds
















Cela se fait parfois à l’église
Timidement depuis le concile
Mais c’étaient deux jeunes mariés
Devant l’autel, leurs deux pieds !

Nullement une symbolique usée
Un geste pour le passé réservé
Mais le droit chemin à suivre
Pour nos vies les re-nourrir !

Un précepte simple bien ficelé
Pour le lourd quotidien démêler
Pour semer chez tous des étoiles
Chez nos plus proches de l’espoir !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)

mercredi 17 septembre 2014

Il avait deux ans !















Au creux d’une famille aux aguets
Depuis de longues semaines défaite
Traquée par les commis à cet effet
Un enfant porté menottes aux poignets.

A quoi bon les sciences et techniques
Les étonnantes prouesses de la robotique
Si ce savoir faire confectionne les fers
Qui entravent un enfant et son frère !

A quoi bon les valeurs de la république
Les commémorations les rappels épiques
Si aujourd’hui au sein de notre ville
Ne pouvons accueillir des plus fragiles !

A quoi bon soutenir ces organismes
Volant au secours des plus démunis
Si à notre porte nous restons sourds
A ces enfants agressés par nous !

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2014)




Mort et vie















Mort ou vie qu’y avait-il à l’origine ?
Était-ce la mort en un immuable décor ?
Était-ce la vie en une source infinie ?
Ou toutes deux reliées faisant même corps ?

Pour toute vie il y a une naissance
Mais déjà l’embryon précède l’enfant
Et des cellules mères en sont les parents
Qui nous font remonter à la nuit des temps.

Dans notre propre corps à chaque instant
Des milliers de cellules naissent bien vivantes
Pendant que d’autres disparaissent également
Nourrissant la glèbe notre commun fondement.

De même que la nuit ne peut être sans l'aurore
La vie tient force de sa proximité de la mort
Et comme le bon vin n’est pas tout alcool
Au même moment tu portes la vie et la mort.

Alors pourquoi s’attendrir devant une naissance
Pourquoi s'apitoyer devant une mort apparente
Puisque la vie sans bruit de la mort surgit
Et que par la mort nous retournons à la vie ?

Daniel-Marie Gérard (Avril 2014)






Soixante-douze















Soixante douze
Est-ce une formule douce
Chez un peuple fantôme
Une tribu joufflue et drôle ?

Est-ce un difficile concept
Réservé aux esprits bien faits
Pour camoufler leur mine défaite ?

Est-ce ruminations de lutins
Pour égayer notre monde vain
Lui donner couleur et bon vin ?

Non ! C’est l’heureux tirage au sort
Dont je bénéficie une année encore
Pour apprécier une vie en plein essor.

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)



Dieu prisonnier !

peinture de Joseph Cousin


















Prisonnier de nos libertés
De tous nos prés carrés
De nos prétentions obstinées
Et de nos refus réitérés.

Prisonnier de notre scepticisme
De nos douillets conformismes
Ligoté par notre relativisme
Notre insipide horizontalisme.

Prisonnier de nos tapages
De nos multiples bruitages
De nos abus de langage
De tous nos commérages.

Prisonnier aussi de son amour
De son insoutenable confiance
De sa rayonnante bienveillance
De l’attente de notre retour.

Daniel-Marie Gérard (Février 2014)

mercredi 10 septembre 2014

Oser Dieu














Face au matérialisme débordant
Face aux égocentrismes dévorants
Face aux relativismes déboutant
Aujourd'hui oser Dieu est dément.

Alors que les sciences désossent l'être
Que les nano-maîtres jouent les prophètes
Longue vie sur terre tel Mathusalem,
Affirmer que l'homme est né de Dieu
Que son bonheur repose en Dieu
Semble tellement décalé
Qu'il est malséant de parler.

A quoi bon chanter dans nos temples
Et respirer ensuite l'air du temps !
Faut-il plier le genou devant ces absolus
Ou refuser ces dictats être exclus ?

Devant la grande assemblée qui enverrai-je ?
Demanda préoccupé l'Éternel.
Qui se prononcera pour Lui
Risquant l'équilibre de sa vie ?

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)




JE SUIS















Avant que le premier atome n’explose
Avant que la terre ne divise les eaux
Avant que la lumière soit à l’aube
JE SUIS

Avant la parole et le chant des oiseaux
Avant l’herbe des champs et les animaux
Bien avant le premier enfant des hommes
JE SUIS

Avant la construction des villes
Avant l’apparition des techniques
Avant les plus anciens fossiles
JE SUIS

Avant qu’Abram se mette en marche
Avant Isaac et les patriarches
Avant Jacob choisi par Rébecca
JE SUIS

Avant notre rencontre Philippe
Avant que tu ne réfléchisses
Avant que le Père te construise
Sache-le Philippe JE SUIS

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014)




Ecoute la vie !


















C’est le plein hiver rien ne bouge
Sous le brouillard et la boue
Ecoute, écoute la vie sourdre.

Le filet d’eau scintille
Le brin d’herbe reverdit
Le bourgeon se devine.

Sous nos grandes effervescences
Sous nos ricanements nos indécences
Nos brouhahas et nos non-sens
Ecoute, écoute, beaucoup d’attentes !

Pour que la fleur mûrisse
Pour que le fruit respire
C’est notre confiance active
Qui sera soleil et que vive la vie !
Ecoute, elle est là et veut vivre.

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2014)

Merci !















Pour la caresse du soleil
Pour le rêve et le sommeil
Pour la forêt épaisse
La rivière qui paresse !

Merci pour le riche silence
Pour les multiples essences
Pour les infimes semences
Toutes ces vies en croissance !

Merci pour le pain partagé
Pour les amitiés échangées
Pour les différences acceptées
Pour la patience et les libertés !

Merci pour l’incontournable obstacle
Très certainement école et oracle
Pour les souffrances et les adversités
Pour les différents et les contrariétés !

Merci pour la marche en avant
Le sentier épineux que l’on arpente
Pour l’apprentissage du sortir de soi
Et la découverte de l’autre en soi !

Merci pour les présences de l’amour
Pour ses émergences chaque jour
Pour ce substrat de tout en tout
Son plein accomplissement fou !

Daniel-Marie Gérard (octobre 2013)



Légère vérité















La vérité n'est pas exercice de la parole
Parer les choses de multiples banderoles
Qui au gré des désirs volatils s' accordent.

Elle n'est pas tentative de l'homme
Jeu subtil pour travestir sa vie folle
Construire des scenarii loufoques.

Encore moins théories systémiques
Qui tuent des milliers et asservissent
Des consciences anesthésiées fragiles.

La vérité est l'enveloppe du monde
Constitutive de sa chair profonde
A l'origine dès la première création.

Elle est marque du divin dans la matière
Empreinte de son sceau sa signature légère
Au risque de la mort ne peut disparaître.

La vérité c'est reconnaître son origine
Le nom et la mission qui en ont suivi
La maîtrise finale de l'entreprise divine.

Elle subsiste accompagnée de l'amour
Cette vie commune entre Dieu et nous
Qui nous propose la voie et le chemin
Pour nous associer au Principe Divin.

Daniel-Marie Gérard (Août 2014)



Nouvelle évangélisation















Avec un vrai sel de mer
Bien doré craquelé au soleil
Avec cette rude fleur de sel
Qui pénètre et imprègne,

La pâte progressivement s'unifie
Et dégage un parfum intime
Elle révèle son véritable sens
Dans le respect de son essence.

Elle est la synthèse de ses bases
Reflète la joie des grands espaces
Ceux que l'on confond avec l'azur
Où tout est divin et pur

Daniel-Marie Gérard (Septembre 2012)



Pauvre Esprit-Saint













contre toutes formes de cléricalisme même laïc


Toi qui suscites et animes toute vie
Qui toute âpreté et dureté assouplis
Toi qui toute lassitude fortifies
Et tout être et chair attires,

Toi qui la différence cultives
Qui à toute particularité es attentif
Toi qui avec le petit pleures et ris
Et construis une large famille,

Sous des mitres étriquées ils te canalisent
A portée de crosse ils te limitent
De leurs trônes soignent les prérogatives
Au lieu de te servir ils t’asservissent.

A l’instar de la redoutable curie
Services et pyramides ils édifient
Entre agnostiques et catholiques
Un mur subtil ils érigent.

Si par trop raffiné est le sel
Bien vite il devient indigeste
Sans plus de prise sur le réel.


Daniel-Marie Gérard (Septembre 2012)

jeudi 4 septembre 2014

Pourquoi ?












Pourquoi le silence
En tant que présence ?

Pourquoi le sourire
Sans les éclats de rire ?

Pourquoi les sentiments
Sans flamme, sans élan ?

Pourquoi ce cœur sensible
Qui n’arrive à se dire ?

Demandons-le à la rose
Qui ce matin s’est éclose,
Et dispense son parfum
A tous en plus à chacun !

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2008)



Vers toi
















Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,
Comme la biche attentive soudainement se déploie,
Comme le sanglier solitaire s’échappe des bois,
Ou la marmotte de la neige légère se dégage.

Comme la cime fragile cherche l’air limpide,
Comme le plantureux tournesol entêté derviche,
Ou le puissant saumon vers ses eaux antiques,
Mon âme te poursuit sans cesse, vers toi aspire !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2009)


Trésors anciens















La généalogie nous apprend
Que même cent ans
Sont comme un an,
Qu’une discrète naissance
Est un long commencement.

Que tous ces aïeux
Éperdument nombreux
Ont opté pour la vie
A nous tous transmise
Souvent à leur péril.

S’ils étaient marchands
Laboureurs ou artisans,
Ils étaient tous parents,
Ancrés sur le coin de terre
Qui un jour les a vus naître.

Fidèlement à leur suite,
Nous devons aimer la vie
Ecouter ses murmures,
Soigner ses ramures
Et veiller sur le futur
Pour le rendre moins dur.

Daniel-Marie Gérard (Février 2008)







Voyez !
















broderie de Adam Nidzgorski

« Voyez mes mains et mes pieds !
C’est bien moi !... Avancez ! »
C’est par tes glorieuses blessures
Que les disciples te reconnurent !


Aujourd’hui encore
Si nous voulons te voir,
Ce n’est pas dans le confort dérisoire,
Ni dans les assurances du savoir,
Pas plus au milieu des encensoirs,

C’est dans la rencontre des blessés,
De tous ceux que la vie a écartelés,
Ceux que les plus forts ont opprimés,
C’est dans les plus petits bâillonnés,
Dans les proches que je n’ai su aimer,
A travers eux se dessine le Ressuscité !

Daniel-Marie Gérard (Mai 2007)


Témoins et prophètes











Pourquoi ces géants dressés sur Pâques ?
Ils racontent la vie qu’ils n’ont plus,
Les richesses passées de leur île révolue
Habitée alors par la sagesse et l’harmonie avec la terre,
Avant que l’homme asservisse son frère
Et que l’appétit du loup
Le rende aveugle, muet et sourd.
Comme une meute qui hurle à la mort,
Tous ces témoins crient une douleur forte,
Celle de la terre pillée, non partagée,
Une terre exsangue, ruinée, stérilisée :
La glaise et la femme se sont desséchées
Et les derniers humains ont été pétrifiés,
Condamnés à témoigner.
Oui c’est une bande de prophètes,
Surgissant du fond des temps, face à l’univers,
Qui entame ce même cycle d’enfer,
Fait d’ignorances, d’immobilismes dorés, d’immuables privilèges,
Pendant que les profondeurs terrestres s’épuisent et agonisent,
Secouées par des convulsions terribles !
Leur message peut encore déverser la vie !
Ils s’adressent à toi, de cette terre de Pâques.

Daniel-Marie Gérard (Avril 2007)















Thalassa !














Évasé entre la Garde Guérin dénudée
Et les villas boisées du Décollé,
Ce bras de mer profondément émeraude
M’aspire et patiemment me taraude.

Dans l’écume de ses eaux bouillonnantes
Je resurgis entre chaque lame éclatante
Sur cette onde amère et rayonnante,
Origine et mère de tous les vivants.

Parfois délicate, parfois brutale,
Devant mes pensées elle s’étale,
Cachant en son sein imperturbable
L’histoire des hommes, celle mémorable
Et celle de naufrages détestables.

Toujours vigoureusement brassées,
Nos vies y sont des plus ciselées,
Puis sur le sable ancestral déposées,
En toutes composantes renouvelées.

C’est pourquoi ici j’aime revenir,
Pour ne pas cesser de repartir
Et sans cesse y redécouvrir
Un nouvel et perpétuel avenir.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2008)





Tous des diamants














Que tu sois ivoire, noir ou blanc,
Né très riche ou plus que mendiant,
La peau fraîche ou le derme purulent,
Boiteux ou de belle prestance,

Que tu sois un prétendu fier aryen
Ou pataud distrait au regard lointain,
Un déplacé de ces guerres sans fin,
Sans papier à Sangatte dans la jungle,

Que tu sois né d’une grande turpitude,
Renié, famélique ou obèse reclus,
Tu es un authentique reflet des cieux,
Tu as en toi le devenir de Dieu.

Daniel-Marie Gérard (Mars 2009)