mercredi 29 juin 2016

Le chapelet à la main



















C’était un vieux prêtre
Le visage émacié
Le regard transparent
Le geste contenu
Tout son être concentré
En ces grains répétés.

Il vaquait dans la pièce
Mais tout était secondaire
La seule chose qui importait,
Cette relation qu’il entretenait.

Il était déjà parmi le ciel
Avec Jésus le Père et la Vierge
Avec ses amis et la terre entière,
Tous avec simplicité caressait.

Toujours bien vivant en cette chair,
Sereinement sa Pâque entrevoyait
Sa rencontre avec la vraie lumière.

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

mercredi 22 juin 2016

Ils implorent les cieux !





















La pinède qui s’élève
Le plant qui se redresse
Le champ plein de sève
Tous ils accrochent les cieux !

La forêt dans la tempête
La horde dans la plaine
Les bernaches dans le ciel
Tous ils interrogent les cieux !

Vers Lui tous leurs regards
Leurs chants au-delà des nuages
Vers Lui se tendent leurs bras
Tous ils implorent les cieux !

Daniel-Marie Gérard (Juin 2016)

Bel arbre !



Mon arbre s’est paré d’un voile de verdure
Plus de branches, plus de ramures
C’est un volume compact, une plénitude
Un espace de vie, un port, un refuge.

Les oiseaux chanteurs s’y donnent rendez-vous
Leurs venues se multiplient, des allers et retours
Ramenant pailles et brindilles des alentours
Pour tisser leurs nids en ces plus beaux jours.

Ainsi la nature prend suprême soin
A broder belle parure et linge fin,
Discrétion nécessaire à ces levains,
Nouvelles petites vies en ce havre saint.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2016)

samedi 11 juin 2016

Longue veille !















Deux cents ans que nos moniales veillent,
Précédées de simples nonnes pauvresses
Poussées à long exode en terre étrangère
Chassées par la tourmente révolutionnaire.

En ce six juin mille huit cent seize après
Vienne la Biélorussie la Baltique Darfeld
Invitées dans le frais bocage mayennais
Douze sœurs autour de Mère Elisabeth.

Tel Orphée, sainte veille, elles lèvent le soleil
Par de délicates mélodies au blanc sanctuaire,
Vivant la grâce de l'instant, conscience pleine,
Grande allégeance au Père et don suprême.

Balisant la route vers les marches éternelles
Au milieu d'un peuple perdu souvent rebelle
Ouvrent leur porte, offrent leurs prières
Accueillant tout être humain devenu frère.

Depuis deux cents ans que de fruits recueillis
Contemplant ce bel arbre de filles petites-filles !
Puisque "Tout prend vie quand passe l'Esprit"
Ouvrons nos maisons, bénies seront nos familles.

Daniel-Marie Gérard (Mars 2016)