vendredi 20 février 2015

Le vrai combat













Ce n’est pas partir en guerre
Pourchasser un ennemi éphémère
Parcourir les fleuves et les mers
Les longues plaines et les rivières.

Le vrai combat n’est pas extérieur
L’adversaire redoutable est intérieur
Très enfoui au fond de nos cœurs
Bien nourri de nombreux leurres.

Après de coûteuses hésitations
Le combat est cette dure décision :
Planter durablement sa tente en Dieu
Le choisir comme incomparable lieu
Source de tous les suprêmes biens
Et se détacher de nos multiples riens.

C’est faire reflet du ciel sur terre
Pour embraser chacun de nos frères
Avec grande flamme quelques sueurs
Faire église avec eux à toute heure.

Daniel-Marie Gérard (Février 2015)

Ce que tu lieras










« Ce que tu lieras sur terre
Sera également lié au ciel ! » *

- Seigneur ! Tu me fais une peur panique !
C’est plus que faire vivre ou faire mourir !
Toi-même tu ne l’as jamais exercé
Ne voulant surtout quiconque juger !
Je préférerais mourir cent fois
Plutôt qu’utiliser ce pouvoir !

Rappelle-toi notre saint père Abraham
Qui pour deux villes scélérates intercédât,
Retenant Dieu dans ce terrible choix !

Libérer, délier, cela passe encore
Mais condamner à une éternelle mort,
Cela n’est pas de mon sort !

- Oui tu mourras même comme moi,
En toute humilité la tête fière en bas,
Mais Dieu fait ses enfants si grands
Que même sur terre chemin faisant,
Le ciel leur est confié paradoxalement !

*Jésus à Pierre

Daniel-Marie Gérard (Mai 2009)

jeudi 12 février 2015

Une eau lourde d'amour


















Une eau lourde de ce côté transpercé.
Une eau lourde de sa faiblesse injuriée
Une eau lourde de son visage bafoué
Une eau lourde de son corps déchiré

Une eau lourde des attentes passées
Lourde de toutes les cohortes de blessés
Lourde de tous les paralytiques ceux de Siloé
Et ceux d’ici ces souffrances alignées.

Une eau salie de tous les péchés
Croupie dans le creux de ce rocher
Purifiée par l’obéissance de Bernadette
Sur l’invitation de la Dame très belle.

Pour nous pécheurs et infâmes
Pour nos enfants et proches sans flamme
Une eau lourde source de grande joie
Un puits sans fond lourd de toutes grâces.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014 - Lourdes pèlerinage diocésain)




samedi 7 février 2015

Tout commencement


















Les pluies fécondes de l’arrière-saison
Les senteurs fortes de la fenaison
La cuvée onctueuse du vigneron,
Tout commencement,

L’envol de la graine dans le vent
Le sillon humide ouvert à fleur de champ
Dans la forêt la chute lourde des glands,
Tout commencement,

Les promesses du premier rendez-vous
Les vies nouvelles au cœur des couples
La marche hésitante des petits bouts,
Tout commencement,


Tout commencement
Est une naissance,
Tout commencement
Est bénédiction et alliance,
Tout commencement
Est libération et providence,

Ainsi même la fatale mort
Ouvre un remarquable sort.


Daniel-Marie Gérard (Février 2015)

Faire sa volonté


















Ce n’est pas brandir un drapeau
Défendre de voyants oripaux
Soulever et entraîner des foules
Donner à boire une eau trouble.

Ce n’est pas s'adonner aux dévotions
Rechercher ferveur chaude communion
En permanence prendre à témoin le ciel
Plutôt que discrètes et simples prières.

Ce n’est pas reconnaître Son existence
Tout en maintenant une bonne distance
Parler de Lui mais sans s’adresser à Lui
Deux mondes étrangers sans même vie.

Faire Sa volonté
C’est Lui faire place en sa maison
Rendre grâces en toutes occasions
Parvenir à une confiante connexion
Le servir dans les frères sans façon.

Daniel-Marie Gérard (Juin 2014)

Qui suis-je ?













Un enfant blessé
Dans son berceau délaissé
Quémandant quelque baiser.

Un enfant
Quérant la douceur,
Un peu de bonheur,
Un regard, une relation,
Même à travers un pardon.

Un enfant
Qui s’est proposé,
Jamais imposé
Par peur d’exister,
De crier pitié !

Un enfant
Qui plus tard
Restera à l’écart
Des perpétuels combats
Oeuvrant pour la compréhension
Avec sensibilité, concorde et affection.

Un enfant
Qui trouva dans l’instant
Nourriture et consistance
Pour dresser sa croyance
Même sous tous les vents.

Un enfant
Bâti sur l’espérance
Jusqu’à en perdre sens,
Dont la bienveillance est immense
Jusqu’à voir en toute circonstance
La possibilité d’une renaissance.

Un enfant
Dont la mère s’appelle nature,
Qui en fait toujours sa culture,
Son lieu de repos et sa sépulture.

Daniel-Marie Gérard (Février 2008)