« Gloire à Dieu au plus haut des cieux
Et Paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ! » Luc 2,14
Encore enfant, dépendant de la transmission orale, ce que j’entendais et comprenais du chant de louange des anges aux bergers, c’était « Paix sur la terre aux hommes qui l’aiment ». La paix était réservée aux hommes qui aiment Dieu. Cela expliquait tous les malheurs du monde, tout à fait dans la lignée des amis de Job dans l’Ancien Testament. Donc si je n’aime pas Dieu, je provoque mon propre malheur et je nourris une culpabilité déprimante.
Revenu de mon erreur à la traduction officielle « Paix sur la terre aux hommes qu’IL aime ! » mais marqué par la compréhension précédente, je restai sur cette interrogation : Et ceux que Dieu n’aime pas ? Alors il faut tout faire pour se faire aimer de Dieu et on comprend la réflexion « qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela ? ». C’est le salut par les œuvres ! Gagner son Paradis et cela facilité grâce à des raccourcis officiels possibles comme les indulgences… C’est la logique de la rétribution, j’achète ma place au Ciel ou je fais le bien pour mériter le Ciel. N’est-ce pas ce que nous avons entendu enfants et que nous avons parfois transmis ?
La traduction œcuménique de la Bible (TOB) fut pour moi une découverte, une révélation « Paix sur la terre aux hommes ses bien-aimés ! » Dieu aime tous les hommes et tous les hommes sont ses bien-aimés ! Les bons comme les moins bons, les méchants comme les très méchants ! Car ils ont tous été créés à l’image de Dieu et appelés chacun à refléter la perfection de Dieu. A tous et pour tous, même pour ses bourreaux, Jésus en croix implore le pardon de son Père «Ils ne savent pas ce qu’ils font ! »(Luc 23,34). Devant cet amour, on ne peut se considérer que comme pécheur et il suffit d’un bref examen pour se voir très imparfait, même objet de scandale pour quelques uns. Oui nous avons d’abord à nous reconnaître pécheurs c'est-à-dire non ajustés au destin bienveillant de Dieu pour nous. Cet amour de Dieu, déployé en Jésus, est un feu ardent capable de brûler en nous tout ce qui n’est pas pur amour et de faire croître les gestes d’amour semés dans nos vies. Cet amour a vaincu la mort lors des Relevailles de Jésus et sera vainqueur de toute violence, de toute barbarie. On pourrait croire cette puissance d’amour morte mais ce feu couve partout, même dans les zones où le sang est versé, et personne ne peut l’éteindre.
Notre rôle de veilleurs est de guetter les manifestations de cet amour dans notre monde pour redonner courage et dire « Voyez ! Ce feu d’amour est bien vivant et notre espérance c’est la certitude que le Seigneur reviendra pulvériser le mal sous toutes ses formes dont la mort ».
D-M G 01-2024
