Deux stratégies se heurtent à Noël:
Celle de César le monarque qui comptabilise tous ses sujets
jusqu'aux périphéries du monde connu, au sommet de la puissance
de ses légions, vénéré sur les autels.
De l'autre celle d'un enfant de haute lignée mais sans aucun apparat,
un fils de déplacés sans appui, sans relation, qui choisit une mangeoire,
un peu de paille dans un abri de fortune.
Ici s'opposent tout le savoir et la technicité des hommes
et la création première, vierge de toute ambition possessive,
comme si l'enfant-Dieu voulait donner une nouvelle chance
à l'humanité, redistribuer les cartes, souhaiter un nouveau départ;
comme si l'essentiel était justement de recevoir, d'accueillir
et non de prendre et de s'approprier.
Noël, nouvelle alliance, avec un projet divin qui forcément
lui ressemble, fait de partage, d'accueil, de solidarité,
de bienveillance et de confiance.
Noël, la fête de l'écoute, la fête de la différence,
la fête de tous les possibles, la fête des petits riens.
D-M G 12-2014