vendredi 30 novembre 2018

Le royaume















Pour trouver le royaume
Il faut rechercher le roi,
Celui identifié sur la croix,
Qui aima ses bourreaux.

Pas un amour pâquerette
Chanté par les trouvères,
Un amour broyé tout vert,
Son chant hante l’univers.

Ont répondu Simon, André
Ou sur sa branche Zachée,
Il suffit de partir, de se lever
Heureux d’être des appelés.

Avec la joie simple de servir
Mais serviteurs bien inutiles
C’est Lui qui offre le service
A nous seulement de le dire.

                   D-M G 10.2018

lundi 19 novembre 2018

Déni















Une graine de petit enfant
Avait trouvé hébergement
Tout à fait silencieusement
Chez une petite maman.

Sans intention ni projet
N’existait pour personne,
Personne ne pensait à elle
Elle ne pouvait faire corps.

Certes la graine grandissait,
Nulle perception en la mère
Nul signe, nulle forme visible
Annonçant une nouvelle vie.

Il fallut la parole d’un être cher
Tout à fait extérieure au sujet,
Immatérielle, pour devenir chair.

Par cette parole l’enfant exista
Généreusement il prit place
Quelqu’un l’avait appelé à la vie
Il quitta le déni et sortit du vide.

Alors l’enfant s’est fait chair
Pour habiter chez les siens
Dans la famille des humains.
Reconnu, il devint très cher.

                      D-M G 10-2018



mercredi 7 novembre 2018

Ô mort !

L'ensevelissement de St François par Fra Angélico



 

















Faut-il vraiment te craindre ?

Craindre ces longs moments
De très grandes souffrances,
Faits de douleurs lancinantes
De vertigineuses appréhensions
De doutes toujours plus profonds !

Craindre ce moment fragile
Où les appuis terrestres vacillent,
Où s’ouvre ce voile impénétrable
Qui nous sépare de l’insoutenable !

Craindre ce dernier combat
Où nos forces d’en bas déclinent
Puis peu à peu lâchent prise
Nous permettant de partir
Légers comme une brise !

Faut-il craindre ce basculement
De la lourde pesanteur terrestre
A la fluide attraction céleste,
Avant de connaître cet enchantement
Nous restructurant parfaitement !

Faut-il craindre cette ascension,
Pendant laquelle nous reconnaîtrons
Les mains que nous avons secourues
Qui jalonnent désormais ce parcours
Venant joyeusement à notre secours !

Faut-il craindre la grande lumière
De la gloire rayonnante du Père,
Dont la douceur préservera les yeux
De tout ce peuple de bienheureux !

Aussi avec François,
Je puis maintenant bénir
La mort comme la vie,
Car c’est elle qui prépare
Notre véritable Pâque !

                    D-M G 02-2008