lundi 30 mars 2015

Mutation pascale















C’était au lieu-dit le Crâne
Longtemps sous Ponce Pilate
Corps transpercé bras en croix
Toute la douleur concentrée là.

Par jugement inique condamné
Par les puissants dérangés
Par devant tous supplicié
Seule la protestation des nuées.

Notre vieil homme périssait
L’homme nouveau surgissait
L’humanité transformée entière
En écho avec le ciel désormais.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2011)

dimanche 22 mars 2015

Quand il le voulut

Eglise de St Stephen - Lachine - Montréal



















C’était la troisième année,
Par le Sanhédrin déjà condamné
Pour ses enseignements donnés
Pourtant nullement inquiété
Au Temple en toute liberté.

Même la troupe diligentée et
Pleins pouvoirs pour l’arrêter
Au lieu de le saisir et menotter
N’a eu de cesse de l’écouter.

Il fallut la trahison de l’ami
Et une escorte sans merci
Première tentative anéantie
Avant de s’offrir en victime.

Seulement au moment opportun
Au service du grand dessein divin
Acteur imprévu au cœur de la fête
Fut le pur agneau et le grand prêtre.

Daniel-Marie Gérard (Avril 2013)

vendredi 13 mars 2015

Cette nuit, tu chantais !
















Qu’as-tu à me dire bel oiseau
Pour ce soir traverser la nuit froide
Et dans mon sommeil venir si tard ?

As-tu reçu un si précieux message
Que tu ne puisses le garder pour toi
Et veuilles le chanter sur les toits ?

Qu’as-tu vu là haut bel oiseau
Au-delà des frimas et des brouillards
Aux confins de nos espaces et espoirs ?

Je vois la terre baignée de lumière
Traversée de longs et puissants éclairs
La matière illuminée de forces célestes !

Je vois une invitation universelle
A entrer dans une conscience pleine
Pour accueillir ces énergies spirituelles
Et dans vos vies les déployer entières.

Daniel-Marie Gérard (Mars 2015)

lundi 9 mars 2015

Faire église

Tableau de Joseph Cousin














Avec le proche quelquefois en pleurs
L'ami inquiet frappant à toute heure
Le voisin tout le jour grand travailleur,

Avec la soignante ou l'enseignante
Le grand malade le vieillard somnolent
La personne isolée parfois en errance,

Avec ceux qui en permanence luttent
Noyés dans la maladie ou l'incertitude
Ayant la précarité en grande habitude,

Avec le bénévole sur tous fronts dehors
Animateur accompagnant de tout bord
Les gens bien sérieux les plus frivoles,

Faire église
C'est créer une chaleureuse communion
Avec ces sœurs et ces frères à l'unisson
Et y inviter l'Esprit et ses nombreux dons.

Daniel-Marie Gérard (Février 2015)

dimanche 1 mars 2015

Construire le ciel














Avec nos joies avec nos peines
Nos peurs et nos longues veilles
Avec notre soif de toujours faire
Pensons aussi construire le ciel !

Pas seulement la terre travailler,
L’ensemencer et après récolter
Pas seulement y bâtir et planter
Mais également le ciel édifier !

Les fiers ciments de nos techniques
Comme les mimes de la robotique
Tout cela ne sera que valeur vaine
Nul poids dans la divine escarcelle.

De tout notre ouvrage l’amour seul subsistera,
Destinés de tout temps à résider dans les cieux
Seulement le meilleur de nous approchera Dieu
Avec le chœur des oiseaux et le chant des fleurs
Avec les montagnes et les eaux du grand fleuve.

Daniel-Marie Gérard (Janvier 2015)


Bienheureux !

Peinture de Joseph Cousin


















Qui ouvre les mains
Et partage son pain
Qui sans cesse construit le bien
Et considère le prochain sien,
Car il voit et il entend
Il écoute et il comprend!

Malheureux sûrement vous serez
Si au lieu de donner vous prenez
Au lieu de partager vous arrachez
Si au lieu d'édifier vous pillez
Aveugles et sourds vous devenez
La cohorte des handicapés rejoignez!

Le boiteux et l'éclopé
Mis au ban de la société
Crient ce que nous sommes
Derrière tout ce décor.

Daniel-Marie Gérard (Décembre 2013)




Aimer la miséricorde

Oeuvre de Joseph Cousin














C'est ouvrir son cœur aux malheurs
Ceux disséminés chez nos proches
Comme ceux dissimulés à notre porte
Derrière un factice et terne bonheur.

C'est laisser l'inquiétude parler
Accueillir la violence avec douceur
Y déceler amertumes et rancœurs
Les méandres d'une vie chamboulée.

C'est laisser venir les confidences
Ne pas fuir devant la douleur
Mais avec grande bienveillance
Éponger les fronts et les pleurs.

C'est croire que l'amour l'emporte
Qu'il est dans le cœur de tout homme
Marque du Père seulement miséricorde.

Daniel-Marie Gérard (Juillet 2014)