vendredi 31 octobre 2014

Nos croix


















Celles de nos tertres de nos sommets
Celles de nos chemins de nos dessertes
Celles de fer et celles de pierre
Celles multiples de nos cimetières !

Celles hissées au plus haut des clochers
Celles des couvents des chapelles cachées
Celles des champs sanglants après la bataille
Celles dans la nuit tissées par les étoiles !

Tel le serpent élevé au désert
Elles invitent le promeneur solitaire
Comme la foule bruyante distraite
A croiser quelques moments le ciel
Pour en recevoir force et douce paix.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

Porteurs de Divin










Telle la luciole petite lumière
Illumine ce bout de ténèbres
Et les visages fixés sur elle,

Telles dans l'âtre les chaudes braises
Enfouies dans la cendre légère
Réchauffent la tendre atmosphère,

Tel le fier candélabre
Brandi au dessus de la paroisse
Rayonne durant la nuit pascale,

Tout humain détient une divine parcelle
Pour éclairer nos multiples itinéraires
Et ravir ainsi notre Père dans le ciel.

Théophores nous sommes
C'est la raison de l'homme.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

lundi 20 octobre 2014

Les apprentis de Dieu














Nous qui jour après jour cheminons
Sans bien savoir où nous allons
En quête de sens et de mieux
De vrais apprentis du Bon Dieu.

Apprentissage de son silence
Pour contempler sa présence
Sa transparente réalité
Par un regard purifié !

Apprentissage de ses hasards
Qui croisent nos nuits noires !

Apprentissage de son langage
Celui d’un amour qui s’efface !

Apprentissage de son parfum
Auprès des âmes humbles !

Pour susciter une reconnaissance entière
Envers cette bienveillance toute paternelle
C’est toute une vie qui est nécessaire
Pour atteindre cette autre atmosphère !

Daniel-Marie Gérard (Avril 2014)

L'arbre mort


















En plein mois de mai
Allait la grande fête,
Alors que tout était vert
Le fier acacia périssait.

Partout la sève explosait
Les branches bourgeonnaient
Fleurs et couleurs rivalisaient.
Entre ces diverses promesses
Il brandissait ses rameaux secs
Une mort insidieuse le frappait.

Un peu de poison perfide
Sur une lointaine racine
Avait suffi à le réduire
En un triste état morbide.

Attention à toi frère humain
Pareil méfait peut être tien
Si au lieu de quérir la vertu
Tu choisis le fruit qui tue.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2014)

samedi 11 octobre 2014

Eugène


















Il est beau Eugène même pas une ride
Avec son regard humide et sa malice
Ses bésicles usées d'avoir tant appris !

Même si ses traits se sont figés
Même si timidement il nous a quittés
On sent toujours présent son sourire
Il nous transmet encore sa joie de vivre.

Quatre-vingt-dix ans et belle autonomie,
Il était l'appui solide de sa famille.
Tous des plus grands aux plus petits
Recherchaient sa paisible compagnie.

C'était à lui seul de nombreux livres
Il enseignait sur tout sans beaucoup dire
Amour et vérité s'imposaient avec lui
Tout comme la mort était une autre vie.

Une blessure l'accompagnait tout le jour
Une absence douloureuse chaude d'amour
Qu'il confia à la bonne Vierge à Lourdes
Pour préserver cette joie le reste de ses jours.


En partageant le pèlerinage d' Eugène
Je me suis fait un ange dans le ciel.

Daniel-Marie Gérard (Octobre 2014)

Si Dieu parlait














Si sans fard Dieu parlait
Ce serait une telle tempête
Que toute vie exploserait
Sans laisser trace concrète.

Quelles précautions Il a dû prendre
Pour susciter l’homme si grand
Orienter son regard vers Lui
Lui proposer même sa vie !

Quels truchements en plus de la distance
Pour approcher l’homme sa conscience
Lui révéler sa toute proche présence
Ses pensées aux contours immenses !

Il a fallu d’abord l’amadouer
Aller au devant l’interpeller
Se glisser en lui se dépouiller
Sa propre vie pour lui donner.

Cette rencontre impose la liberté
Celle d’entrevoir et celle de refuser
Dans ce langage source de l’amour
Cette même pâte en Lui et en nous.
Aussi sa voix est celle du silence
Qui est plénitude et présence
Grande attente et persévérance.

Daniel-Marie Gérard (MAI 2013)

Vocations


















Dieu n'appelle jamais qui que ce soit
Il n'exclut personne dans son choix
Nul ne peut prétendre entendre sa voix
Tout est sentiment éclairé par la foi.

Pas de remords ni de culpabilité
De ne pas avoir tout donné
Son amour n'est pas conditionné
Par une exigence niant la liberté.

Il est débordement de vie
Jaillissement grand avenir
Tout conjugué au présent
L'éternité ici et maintenant.

Face à cet incommensurable amour
Que je perçois pour moi chaque jour
Ma réponse se décline avec bonheur
Au milieu des possibles chaque heure.

C'est seulement l'église qui appelle
A elle de rendre ces états consensuels
Dieu nous voit à travers nos choix
Où il nous fait grandir chaque fois.

Daniel-Marie Gérard (Mai 2013)